Ce vendredi, le tribunal de Hadjjar au Conseil de justice d’Annaba a infligé une peine de six ans de prison ferme au maire d’El-Bouni et à son collègue pour des actes de corruption.
Condamnation du président du conseil communal d’El-Bouni
Plus tôt dans la semaine, le même tribunal avait rendu un verdict de cinq ans d’emprisonnement pour le vice-président chargé de l’urbanisme et le chef de cabinet de la commune, reconnus coupables des mêmes faits. L’arrestation du président du conseil communal avait eu lieu en juin dernier, pris en flagrant délit en train de demander des pots-de-vin. Cette enquête a été initiée à la suite d’une plainte d’un citoyen concernant des menaces reçues pour annuler une démolition de bâtiment.
Arrestations et accusations au sein de la municipalité
Précédemment, les forces de la gendarmerie avaient également interpellé le vice-président et le chef de cabinet pour des soupçons de corruption. Ils auraient sollicité des sommes importantes en échange de permis d’exploitation foncière, destinés à être transformés en immeubles avec régularisation de terrain. Ces décisions judiciaires témoignent d’un contrôle assidu des autorités judiciaires pour enrayer la corruption dans les administrations locales. Les jugements sont appliqués sans délai pour garantir l’intégrité des élus et des fonctionnaires.
État de la corruption en Algérie : tendances et actions
Entre 2020 et 2024, le Bureau central de répression de la corruption a enregistré 5 309 signalements de corruption à travers l’Algérie. Toutefois, seulement 68 d’entre eux ont été traités par la justice, entraînant diverses mesures telles que des interdictions de quitter le territoire pour 159 personnes. Ce faible taux de résolution illustre les défis constants dans le traitement des affaires de corruption. Comparé à la période 2015-2019, le nombre de signalements a grimpé, témoignant d’une meilleure prise de conscience citoyenne et de l’amélioration des systèmes de plainte. Sur le plan régional, l’Algérie reste dans la moyenne des pays nord-africains mais doit s’améliorer pour égaler des systèmes plus avancés comme ceux du Maroc ou de la Tunisie. Les domaines les plus impactés incluent l’administration locale, l’urbanisme, et les marchés publics. Les experts soulignent la nécessité d’améliorer les mécanismes de contrôle, la digitalisation des procédures et la formation des fonctionnaires pour accroître le taux de traitement des signalements. Les autorités insistent sur le suivi des signalements et l’analyse des tendances afin de renforcer la confiance des citoyens dans les institutions.