Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, fustige les discours de rejet et rappelle l’apport essentiel des immigrés et binationaux d’origine algérienne.
Chems-Eddine Hafiz, un cri d’indignation face à la montée du rejet
Dans un contexte de tensions entre la France et l’Algérie, Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris, lance un réquisitoire contre la stigmatisation des immigrés algériens. À travers une tribune publiée dans la revue Iqra, il dénonce l’ingratitude envers ces citoyens qui, hier bâtisseurs du pays, continuent aujourd’hui à façonner son avenir. Il s’indigne de voir l’immigration algérienne réduite à des clichés négatifs et utilisée comme un levier politique par certains responsables, notamment le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui persiste à souffler sur les braises du débat migratoire malgré les rappels à l’ordre d’Emmanuel Macron.

Un apport historique et un héritage ignoré
Chems-Eddine Hafiz accuse une classe politique opportuniste de faire des Algériens un bouc émissaire, occultant délibérément leur contribution à la société française. Il cite des figures d’excellence comme Yasmine Belkaïd, chercheuse à l’Institut Pasteur, ou Faïrouz Malek, physicienne renommée, pour illustrer l’impact positif des Franco-Algériens. Il regrette que la précarité soit perçue comme un stigmate et non comme le résultat de décennies d’exclusion. Enfin, il appelle ceux qui croient encore en la justice à se mobiliser contre cette dynamique de rejet, concluant que la France est aussi l’œuvre de ses citoyens issus de l’immigration.