L’Algérie rejoint la Nouvelle Banque de Développement des BRICS. Un tournant historique qui redéfinit sa stratégie économique et diplomatique. Les détails dans cette édition du samedi 24 mai 2025.
Un pas stratégique qui secoue les équilibres mondiaux
C’est officiel : l’Algérie devient membre à part entière de la Nouvelle Banque de Développement (NBD), l’outil financier du puissant groupe BRICS. Une annonce qui marque un tournant majeur dans la trajectoire économique du pays. Ce ralliement propulse Alger au cœur d’une nouvelle dynamique Sud-Sud, loin des circuits traditionnels dominés par l’Occident. « L’Algérie joue un rôle clé dans l’économie nord-africaine », a salué Dilma Rousseff, présidente de la NBD et ex-présidente du Brésil. Un message fort qui en dit long sur le poids grandissant du pays dans les stratégies de développement mondiales.
BRICS : Une adhésion qui dérange l’ordre établi
L’intégration de l’Algérie à la NBD n’est pas anodine. Elle envoie un signal clair : le pays mise désormais sur les alliances alternatives pour financer sa croissance. Fini la dépendance aux bailleurs occidentaux. Alger diversifie ses cartes et s’aligne sur une coopération plus équitable. Ce choix bouscule les rapports de force et renforce l’ancrage de l’Algérie dans un pôle émergent qui pèse déjà des milliards.
Projets d’infrastructure, transition énergétique, développement durable : la NBD offre à l’Algérie des leviers concrets pour moderniser son économie. Mais cette nouvelle posture géopolitique risque de déranger des intérêts établis, en particulier en Europe et en Amérique du Nord, qui voient d’un œil inquiet le rapprochement entre Alger, Pékin, Moscou ou encore New Delhi.
Une opportunité historique… à saisir ou à rater ?
L’enjeu est clair : transformer l’adhésion en résultats tangibles. Routes, barrages, énergies propres, zones industrielles… les attentes sont énormes. Et le timing serré. Car si la promesse de financement est réelle, le défi réside dans l’exécution : réformes internes, transparence, efficacité des projets. La balle est dans le camp des autorités algériennes. Dilma Rousseff l’assure : « La NBD sera un partenaire fiable pour l’Algérie ». Encore faut-il que ce partenariat soit pleinement exploité. L’Algérie joue gros, et le monde observe. Sa capacité à tirer profit de cette alliance déterminera sa place dans le futur échiquier économique mondial.