L’industrie automobile algérienne s’apprête à changer de dimension. À Oran, Stellantis a dévoilé un plan choc pour produire 90 000 véhicules en Algérie dès 2025. Une ambition industrielle qui pourrait bouleverser l’avenir de l’automobile dans le pays.
7 000 aujourd’hui, 90 000 demain : l’offensive de Tafraoui est lancée
Stellantis ne cache plus ses ambitions. Lors du Forum international des fournisseurs automobiles, son directeur pour la région MENA, Samir Cherfan, a lâché une bombe : « 17 000 voitures produites en 2023. Objectif 60 000 en 2024. Et 90 000 en 2025. » Le site de Tafraoui, près d’Oran, devient l’épicentre de cette révolution. Les modèles ciblent directement les familles algériennes, avec 25 000 Doblo Panorama, 10 000 Fiat 500, et le reste en Doblo Van. Un choix stratégique assumé : « Nous avons surtout répondu au besoin des familles algériennes », affirme Cherfan. Et ce n’est pas tout : un nouveau modèle est attendu avant fin 2024, spécifiquement pensé pour ce segment familial.
Stellantis : Une pluie d’accords pour une industrie 100 % algérienne
Ce forum ne s’est pas limité aux discours. Quatre accords ont été signés avec Martur, Boreem, Silvarton et Sigit, en collaboration avec le groupe public des spécialités chimiques. Objectif : produire localement des sièges, systèmes d’échappement, composants plastiques et systèmes audio. Stellantis veut aller très loin : 90 % d’intégration locale d’ici 2030. Une première dans la région. Le message est clair : « Nous voulons un écosystème durable et intégré. Nous appelons tous les fournisseurs à nous rejoindre », lance Cherfan.
Un défi industriel majeur pour l’Algérie
Le gouvernement suit de près. Omar Rekache, DG de l’AAPI, promet un accompagnement massif : « Développer des pôles spécialisés et produire localement des pièces détachées sont des priorités nationales. » En s’adossant au Conseil du renouveau économique algérien, l’Algérie veut se hisser au rang des leaders régionaux. Et Stellantis semble prêt à porter ce pari.
Une usine, des emplois, une fierté nationale : l’Algérie se dote enfin d’une base automobile crédible. L’enjeu dépasse la production de voitures. Il s’agit de créer une chaîne industrielle compétitive, exportable, et durable. Un pari risqué, mais qui, s’il est tenu, pourrait faire de Tafraoui le Detroit du Maghreb. Les regards sont désormais tournés vers 2025. Stellantis tiendra-t-il parole ? Les fournisseurs suivront-ils ? Le public algérien attend.