L’Algérie rejoint officiellement le Traité d’amitié de l’ASEAN, un tournant stratégique majeur pour sa diplomatie. Un signal fort d’ouverture vers l’Asie et un repositionnement international assumé.
Une percée diplomatique silencieuse, mais historique
Ce mardi 8 juillet, l’Algérie a discrètement posé un jalon stratégique de poids : son adhésion officielle au Traité d’amitié et de coopération (TAC) de l’ASEAN. Un acte fort, loin des caméras, mais à haute portée géopolitique.
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a atterri en Malaisie avec une mission claire : sceller un nouveau chapitre dans la politique étrangère algérienne.
Le lendemain, à l’occasion de la 58ᵉ session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN, l’Algérie devenait officiellement membre du TAC. Ce n’est pas un simple papier signé. C’est une déclaration d’intention. L’Algérie veut exister au-delà des cercles traditionnels arabe, africain, ou européen. Elle regarde désormais vers l’Est.
Un choix stratégique : s’ouvrir à l’Asie pour peser dans le monde
Le TAC, créé en 1976, n’est pas un club fermé. Mais chaque nouvelle adhésion traduit un changement de cap. Ce traité promeut la paix, le respect mutuel et la coopération régionale. Des valeurs que l’Algérie revendique aujourd’hui pour élargir ses horizons.
Cette adhésion arrive à un moment clé : la 8guerre en Ukraine, la reconfiguration des alliances, et la course aux ressources stratégiques redessinent les équilibres mondiaux. L’Algérie veut s’inscrire dans cette nouvelle carte. En se liant aux puissances émergentes asiatiques, elle affirme une volonté de diversification, d’indépendance diplomatique et de soft power. Des entretiens bilatéraux sont d’ailleurs prévus avec plusieurs chefs de diplomatie asiatiques, signe que l’Algérie ne veut pas être un simple signataire passif, mais un acteur proactif.
L’Algérie rejoint l’ASEAN : un tournant stratégique pour le Maghreb et toute l’Afrique
L’adhésion algérienne au TAC n’est pas qu’un symbole. Elle ouvre la voie à de nouveaux partenariats économiques, technologiques et sécuritaires avec des pays influents comme la Malaisie, l’Indonésie, le Vietnam ou les Philippines. Elle offre aussi à l’Afrique du Nord un nouveau pont avec l’Asie du Sud-Est, un espace en pleine expansion. L’Algérie devient ainsi le premier pays du Maghreb à s’engager dans ce pacte, créant un précédent qui pourrait inspirer d’autres États africains en quête de diversification stratégique.