L’Algérie est l’une des principales puissances militaires d’Afrique. Cette dernière va allouer en 2023 plus de 22 milliards de dollars à la défense, un budget qui a plus que doublé par rapport à 2022, selon le projet de loi de finances adopté mardi par l’Assemblée nationale. Les détails dans cette édition du mardi 22 novembre 2022.
Avec ce budget, la défense en Algérie va ainsi rester le premier poste budgétaire devant les finances, doté de plus de 21 milliards de dollars. En effet, les dépenses consacrées à la défense nationale devraient atteindre quelque 3.186 milliards de dinars (plus de 22 milliards de dollars), selon le texte approuvé par les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse du Parlement). Or en 2022, le budget de la défense nationale était de 1.300 mds de dinars (plus de 9 mds de dollars).
Cette hausse du budget militaire fait irruption dans un contexte de fortes tensions avec le Maroc, avec lequel Alger a rompu ses relations diplomatiques en août 2021. Et ce, en raison de profonds désaccords sur le territoire disputé du Sahara occidental et du rapprochement sécuritaire entre Rabat et Israël. Le financement de ce budget a été rendu possible par la hausse des prix des hydrocarbures, dont l’Algérie est un important exportateur, d’ailleurs le troisième de l’Afrique.
Le lundi 21 novembre 2022, une délégation du Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que « la hausse des prix des hydrocarbures contribue à renforcer la reprise de l’économie algérienne suite au choc de la pandémie. Les recettes exceptionnelles provenant des hydrocarbures ont atténué les pressions sur les finances publiques et extérieures». Le projet de loi de finances doit être soumis à la chambre haute du Parlement (Conseil de la nation). Il prévoit donc des dépenses de plus de 99 mds de dollars et des recettes de 56,8 mds de dollars. Pour l’année 2023, le gouvernement table sur un taux de croissance de 4,1% et une inflation de 5,1%. Il est à noter que le budget a été élaboré sur la base d’un prix de référence du baril de pétrole à 60 dollars et un prix du marché à 70 dollars.