Le président égyptien Abdelfatah al-Sissi, candidat à sa réélection lors de l’élection présidentielle prévue en décembre, a lancé une campagne électorale inhabituelle. Ses propositions pour le peuple égyptien, confronté à des défis socio-économiques importants, ont suscité à la fois des rires et des critiques.
Al-Sissi est au pouvoir depuis 2013, lorsqu’il a renversé le président Mohamed Morsi. En décembre prochain, il sollicitera un troisième mandat à la tête de l’Égypte.
L’annonce officielle de sa candidature a été faite lors d’un événement grandiose intitulé « Conte d’une nation », dans la nouvelle capitale administrative en construction près du Caire.
Lors de son discours, Al-Sissi s’est adressé au « grand peuple d’Égypte » et a sollicité son soutien pour un troisième mandat, affirmant que ce serait dans la continuité de son travail depuis qu’il est au pouvoir.
Cependant, le président sortant a choqué en Égypte et à l’étranger avec des déclarations énigmatiques. Il a notamment déclaré qu’il pouvait mobiliser 100 000 Égyptiens vivant dans des conditions difficiles en leur donnant de l’argent, allant jusqu’à évoquer la possibilité de déstabiliser l’Égypte avec une somme d’argent.
De plus, Al-Sissi a proposé à son peuple de choisir entre la famine et le développement, en soulignant que pour que l’Égypte atteigne un statut similaire à celui des Émirats arabes unis, les Égyptiens devaient être prêts à souffrir.
Ces déclarations ont suscité de vives réactions, notamment de la part de Mohamed Al Baradei, ancien vice-président éphémère de l’Égypte, qui a souligné que l’homme devrait être au cœur du développement et non sacrifié pour celui-ci.
Al-Sissi a déjà été critiqué par le passé pour ses projets gigantesques, comme la construction d’une nouvelle capitale coûteuse, alors que le pays connaît des difficultés économiques.
En outre, sa proposition aux étudiants de vendre leur sang pour gagner de l’argent a été largement critiquée, car elle va à l’encontre des normes médicales.
L’Égypte fait actuellement face à une crise économique grave, caractérisée par une forte inflation et la dévaluation de la livre égyptienne. La population, en particulier les plus démunis, ressent les effets de cette crise économique.
Les déclarations inhabituelles d’Al-Sissi suscitent des interrogations sur ses priorités et son approche de la crise économique que traverse l’Égypte à l’approche de l’élection présidentielle.