Maghrebactu-Avec la flambée des cas de covid-19, la compagnie d’Air Algérie avait suspendu ses vols internationaux en mars 2020. Mais, depuis la semaine dernière, les autorités ont annoncé la possibilité de pouvoir se payer plusieurs nouvelles destinations même si la réservation est toujours impossible.
Reprise des vols vers Pékin, nouvelles liaisons Lyon-Alger, Annaba-Marseille, Toulouse-Oran… Le 10 mars dernier, le ministère algérien des Transports a annoncé un nouveau programme ambitieux, avec pas moins de 108 vols internationaux supplémentaires chaque semaine. Certains de ces vols n’étaient plus opérés depuis le tout début de la pandémie, a alors fait savoir le porte-parole d’Air Algérie, Amine Andaloussi.
Mais la commercialisation des billets tarde pour ce programme censé être opérationnel à compter du 15 mars, suscitant grogne et incompréhension de la diaspora algérienne sur les réseaux sociaux.
La diversification des vols d’Air Algérie, pricipale chevaux de bataille
Il faut dire que le jour même de l’annonce, un autre communiqué a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans les milieux algériens des transports : Aissa Bekkai, le ministre du secteur, était limogé « pour avoir commis une faute grave lors de l’accomplissement de ses missions », a indiqué la présidence, sans plus de précision. Y a-t-il un lien avec le nouveau programme de vols ? Les destinations françaises, en tout cas, qui représentent 74 des 108 liaisons annoncées, semblaient n’avoir pas encore terminé les différentes procédures d’habilitation auprès de la Direction générale de l’aviation civile, le régulateur du secteur, selon la presse algérienne.
Mis sous pression par le gouvernement sur le dossier Air Algérie, avec notamment l’audition du PDG par intérim, Amine Debaghine Mesraoua, et de plusieurs hauts cadres de la compagnie le 6 mars devant la Commission des transports de l’Assemblée nationale (APN), le ministère a-t-il voulu aller trop vite en besogne ? Toujours est-il que les annonces ont eu lieu alors même que les discussions avec les pays de destination n’étaient pas entamées, si l’on en croit l’interview de M. Andaloussi.
La diversification des vols d’Air Algérie était l’un des principaux chevaux de bataille du désormais ex-ministre, qui n’occupait ce poste que depuis juillet dernier. En attendant la nomination du successeur d’Aissa Bekkai, c’est Kamel Nasri, ministre des Travaux publics, qui récupère par intérim son ancien portefeuille.