L’arbitrage commercial entre l’Algérie et l’Union européenne dépasse le simple cadre juridique. C’est une question de crédibilité où l’Algérie se confronte à un partenaire capable de fixer, appliquer et interpréter les règles commerciales, essentielles pour ses besoins vitaux. Les échanges commerciaux de biens en 2024 entre ces entités s’élevaient à environ 46,4 milliards d’euros, majoritairement composés d’hydrocarbures achetés par l’UE et d’exportations européennes vers l’Algérie en machines, biens intermédiaires et autres biens.
Conséquences de l’arbitrage sur le commerce
Le panel d’arbitrage peut entraîner la suspension d’avantages commerciaux si des violations de l’accord d’association sont constatées. Cela pourrait rendre l’accès au marché européen plus coûteux, impactant ainsi la compétitivité et les marges budgétaires. De même, même avant une décision finale, le simple fait qu’un arbitrage soit en cours augmente les primes de risque et freine les banques et assureurs, ce qui peut alourdir le coût du commerce sur plusieurs années.
Stratégies et adaptations nécessaires
Pour sortir de cet arbitrage avec un bilan positif, l’Algérie doit démontrer sa capacité à appliquer les règles de manière transparente. Cela pourrait alléger les primes de risque et stabiliser l’environnement économique et financier. Sur le plan politique, l’Algérie fixe ainsi sa crédibilité économique pour la prochaine décennie, notamment face aux règlements européens comme le CBAM (mécanisme d’ajustement carbone aux frontières) et les exigences environnementales sur le méthane.
Une négociation complexe mais cruciale
En synthèse, l’Algérie doit naviguer ces défis avec stratégie, s’entourer d’alliés et démontrer sa conformité aux standards européens pour transformer ce contentieux en atout économique. La transparence et la coopération avec les instances européennes sont essentielles pour réduire les tensions et assurer un accès stable aux marchés et financements européens.
