Gracié par l’Algérie à la demande du président allemand, Boualem Sansal a été transféré à Berlin pour y recevoir des soins médicaux, après un an d’emprisonnement.
Boualem Sansal libéré après un an de détention en Algérie
L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, âgé de 81 ans, a retrouvé la liberté après avoir été gracié par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, à la suite d’une intervention du président allemand Frank-Walter Steinmeier. En fin de journée, mercredi 12 novembre, l’auteur est arrivé à Berlin, où il doit désormais être pris en charge dans un hôpital de la capitale.

Sa libération met fin à une année d’incarcération qui avait attisé les tensions diplomatiques entre Alger et Paris. Selon la présidence allemande, le transfert s’est effectué en quelques heures à bord d’un avion militaire allemand, accompagné par un conseiller spécial du président Steinmeier.
À son arrivée à l’aéroport de Berlin, un convoi de trois véhicules noirs, dont celui de l’ambassadeur de France François Delattre, a quitté les lieux pour conduire l’écrivain vers un centre hospitalier. Son épouse doit le rejoindre depuis l’Algérie dans les prochaines heures.
Un geste humanitaire salué par Berlin et Paris
La libération de Boualem Sansal a suscité des réactions positives des deux côtés de la Méditerranée. Le président allemand a remercié son homologue algérien pour « ce geste humanitaire important », qu’il a qualifié de preuve de confiance et d’amitié entre les deux pays. Emmanuel Macron, en déplacement à Toulouse, a lui aussi salué « les bons offices de l’Allemagne » et remercié le président Tebboune pour son humanité.

Ce dénouement intervient après que Frank-Walter Steinmeier a officiellement demandé la grâce médicale de l’écrivain, invoquant son âge avancé et son état de santé fragile. Ironie du sort, Abdelmadjid Tebboune lui-même avait été soigné en Allemagne pendant près de trois mois après avoir contracté le Covid-19 entre fin 2020 et début 2021.
La grâce accordée à Boualem Sansal illustre un rare moment de coopération entre Alger, Berlin et Paris, dans un contexte souvent marqué par des tensions diplomatiques. Un geste d’humanité qui redonne espoir à l’écrivain et symbolise la force du dialogue entre nations.