En France, le titre de séjour est une pièce administrative essentielle pour qu’un individu étranger puisse vivre légalement dans le pays. Il influence directement l’accès aux opportunités professionnelles, aux services sociaux et assure une certaine stabilité de résidence.
Les défis administratifs des travailleurs migrants en France
Amnesty International a dévoilé en novembre 2025 un rapport mettant en lumière les difficultés rencontrées par des travailleurs migrants souvent racisés, travaillant dans des secteurs peu valorisés. Selon l’organisation, les démarches administratives pour obtenir le titre de séjour et le permis de travail sont des sources de précarité pour ces travailleurs.
Obtention du titre de séjour et instabilité professionnelle
Les critères d’obtention ou de renouvellement d’un titre de séjour incluent des éléments comme l’emploi, le temps passé en France ou la situation familiale. Les travailleurs migrants travaillant dans des domaines tels que l’aide à domicile, le nettoyage, le bâtiment ou la logistique dépendent souvent d’un emploi stable pour préserver leur titre de séjour. Amnesty International a signalé que le processus administratif lie fortement l’autorisation de travailler et la demande de titre de séjour. Ainsi, si le permis de travail prend du retard ou est refusé, cela peut de facto congeler la demande de titre de séjour.
Conséquences sur les conditions de vie et de travail
Des entretiens menés par Amnesty International entre avril 2024 et septembre 2025 avec certains travailleurs migrants d’Afrique et d’Asie, révèlent que des erreurs informatiques, des retards administratifs et des modifications fréquentes de formulaires entraînent souvent des périodes sans documents valides. Dans ces moments, les travailleurs peuvent perdre leur emploi ou se voir refuser de nouveaux contrats, faute de preuve de leur statut administratif.
Amnesty International note que cette incertitude administrative augmente la dépendance des travailleurs à l’égard de leurs employeurs. Sans titre de séjour valide, il devient difficile de contester des conditions de travail, sachant que perdre son emploi peut signifier la fin du droit de séjour. Dans ses recommandations, Amnesty International plaide pour simplifier les démarches administratives, améliorer le suivi des demandes et clarifier le lien entre permis de travail et titre de séjour. L’objectif est de construire un système administratif garantissant une stabilité documentaire pour que les travailleurs migrants maintiennent leur emploi et leurs droits.