L’euro franchit de nouveaux sommets face au dollar, atteignant des niveaux inédits depuis 2021. Entre politique monétaire européenne et incertitudes américaines, la tendance haussière pourrait se prolonger.
L’euro séduit les marchés tandis que le dollar vacille
Depuis le début de 2025, la monnaie européenne connaît une envolée remarquable sur les marchés des changes, flirtant désormais avec les 1,20 dollar. Cette progression est stimulée par une politique monétaire du vieux continent jugée plus favorable à l’investissement. La Banque Centrale Européenne, en assouplissant ses taux, a redonné de la vigueur à la monnaie unique tout en attirant les capitaux vers les actifs du vieux continent. Dans le même temps, l’Allemagne joue un rôle clé avec son budget de soutien qui rassure les marchés, offrant à la zone euro un socle de stabilité dans un contexte économique mondial incertain.
Face à cette dynamique, les États-Unis affichent un repli préoccupant. Les craintes de récession, aggravées par les décisions économiques de l’administration Trump et une politique commerciale jugée agressive, ont affaibli le dollar. Depuis janvier 2025, il a perdu 10 % de sa valeur, atteignant un seuil bas inédit depuis quatre ans. Ce désengagement progressif des investisseurs traduit une perte de confiance, au profit de valeurs plus stables.

Analyse technique et incertitudes à venir
Les spécialistes en analyse financière voient également dans cette montée de l’£ une tendance technique solide. La paire £/$ a franchi une zone de résistance stratégique, suggérant une possible poursuite de la hausse à court terme. L’analyste Alexandre Baradez évoque un triangle haussier, figure typique annonçant une extension vers les 1,20 dollar. Ce seuil symbolique pourrait être atteint si les sorties de capitaux américains se poursuivent.
Malgré cet optimisme, la Banque Centrale Européenne reste confrontée à un défi de taille : maintenir la dynamique sans négliger les faiblesses structurelles de la zone . Car si l’£ brille actuellement, c’est autant en raison de la morosité américaine que de la stratégie de Francfort. À l’heure où les marchés restent volatils, la suite dépendra largement de l’évolution géopolitique et économique mondiale.