Zineb Redouane, 80 ans, avait perdu la vie en 2018 à Marseille après avoir reçu une grenade lacrymogène. Un CRS est désormais mis en examen pour homicide involontaire.
Retour sur un drame marquant à Marseille
Le 1ᵉʳ décembre 2018, lors d’une manifestation des « Gilets jaunes » à Marseille, Zineb Redouane, une Algérienne de 80 ans, a été mortellement touchée par une grenade lacrymogène alors qu’elle fermait la fenêtre de son appartement au quatrième étage, rue des Feuillants. La grenade, tirée par un CRS, a atteint l’octogénaire en plein visage, provoquant une blessure fatale. Zineb Redouane, surnommée « Mama Zina » par ses petits-enfants, est décédée 24 heures plus tard à l’hôpital, durant son anesthésie.
L’émotion suscitée par cette tragédie a conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire en décembre 2018. Dix-huit mois plus tard, un rapport balistique a permis d’identifier le CRS responsable et de préciser les circonstances du tir.
Mort de Zineb Redouane : Une mise en examen attendue et controversée
Les analyses balistiques ont révélé des divergences notables. Un premier rapport, publié en 2020, concluait que le tir avait suivi une trajectoire réglementaire en cloche et touché Redouane de façon accidentelle. Cependant, une contre-expertise a mis en lumière une trajectoire tendue, contraire aux règles, suggérant une faute grave.
En 2021, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a indiqué que bien que le tir ait été jugé réglementaire, il était manifestement inadapté, manquant à l’obligation de discernement. Pourtant, aucune sanction disciplinaire n’avait été appliquée.
Six ans après les faits, le 12 septembre 2024, le CRS impliqué a été mis en examen pour homicide involontaire. Cette décision relance le débat sur la gestion des manifestations en France et la responsabilité des forces de l’ordre, alors que la famille de Zineb Redouane continue de réclamer justice pour ce drame marquant.