Depuis le premier mars 2025, l’application du nouveau tarif de la taxe de solidarité sur les billets d’avion a provoqué une augmentation notable des tarifs des billets pour les vols partant de France. Dans un contexte de débat houleux, la compagnie aérienne espagnole Volotea est critiquée pour avoir automatiquement prélevé cette augmentation de taxe sur les cartes de crédit de certains clients. Confrontée à ces reproches, elle justifie son action par ses termes contractuels et son rôle de collecteur de taxes pour le gouvernement.
Une augmentation des impôts sans consultation
La loi de finances pour 2025 a augmenté la TSBA à 7,40 euros par passager en classe économique pour les vols au sein de l’Europe, par rapport à 2,63 euros précédemment. Cette hausse, qui s’applique à tous les billets émis pour des vols datant après le 1er mars, a été mise en place sans que les compagnies aériennes aient été consultées, d’après Volotea.
En conséquence, de nombreuses réservations effectuées antérieurement ne correspondent plus aux nouvelles exigences fiscales. Comme toutes les autres compagnies aériennes en France, Volotea est obligée de percevoir cette taxe pour le gouvernement, mais elle affirme ne réaliser aucun bénéfice de cette collecte et souligne que les variations des taxes sont normalement incluses dans le prix des billets, conformément à ses Conditions Générales de Vente.
Une technique remise en question par les experts
L’essentiel du débat tourne autour de la méthode de régularisation adoptée par Volotea. Au lieu de faire payer directement les clients pour les montants dus, la compagnie a opté pour un prélèvement automatique en l’absence de paiement volontaire après un certain délai. Les clients étaient préalablement informés par courriel.
Cette approche a provoqué l’intervention du syndicat des Entreprises du Voyage (EDV), qui a alerté la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Cet organisme a lancé une investigation pour examiner la légalité de ces pratiques. Selon les EDV, cette procédure constitue une violation de la transparence et du principe du consentement des consommateurs.
Volotea se justifie

Dans sa déclaration officielle, la compagnie aérienne à bas prix justifie la légalité de ses pratiques en se référant à l’article 4.2 de ses conditions générales de vente, qui autorise l’ajustement des prix en réponse à des changements réglementaires.
Volotea assure avoir communiqué de manière transparente avec ses clients et leur avoir offert la possibilité de payer la taxe eux-mêmes. Elle ajoute que son service client est toujours disponible pour répondre aux plaintes concernant ces débits. Tout en exprimant des regrets pour les inconvénients occasionnés, la compagnie soutient avoir respecté ses obligations légales et contractuelles.