Délais interminables, absence de réponse, frustration croissante… Obtenir un visa étudiant pour l’Italie devient un parcours du combattant. Enquête sur un scandale qui secoue le monde universitaire.
Des années d’attente pour un simple visa : l’Italie face à un scandale consulaire
Obtenir un visa étudiant pour l’Italie est devenu une véritable mission impossible pour de nombreux jeunes internationaux. Entre des délais d’attente interminables et un manque total de transparence, certains candidats patientent plusieurs années sans la moindre réponse des autorités consulaires. « Cela fait trois ans que j’essaie d’obtenir un rendez-vous, en vain », témoigne Ahmed, un étudiant pakistanais. Son histoire résume le cauchemar vécu par des milliers d’étudiants bloqués aux portes du système universitaire italien.
Un ministère aux abonnés absents face à une crise grandissante
Malgré les alertes répétées, le ministère italien des Affaires étrangères, la Farnesina, garde le silence. Pendant que les cas se multiplient, aucune explication officielle n’est apportée. Certains étudiants iraniens ont dû patienter plus d’un an pour un simple rendez-vous, sans garantie d’obtention du visa. Maria Teresa Bellucci, vice-ministre des Affaires étrangères, déclare pourtant que le processus est « transparent et efficace ». Un décalage flagrant avec la réalité vécue par les demandeurs.
Pression politique et indignation générale
Face à cette situation scandaleuse, des figures politiques italiennes montent au créneau. Le 6 novembre 2024, la députée Rachele Scarpa a interpellé Antonio Tajani, vice-président du Conseil des ministres, pour obtenir des explications. Une initiative qui s’inscrit dans la continuité des alertes lancées par Laura Boldrini, ancienne présidente de la Chambre des députés, qui dénonçait déjà les dysfonctionnements du système des visas étudiants.
L’Italie risque de perdre son attractivité universitaire
Ce blocage administratif met en péril l’avenir de nombreux étudiants, mais aussi la réputation académique de l’Italie. Les universités italiennes, qui cherchent à attirer des talents du monde entier, pourraient voir une chute des candidatures. D’autres pays européens offrent des procédures plus rapides et efficaces, incitant les étudiants à les privilégier. Face à la pression croissante, le gouvernement italien prendra-t-il enfin des mesures pour débloquer cette situation inacceptable ? Laisser cette crise perdurer pourrait à terme coûter à l’Italie sa place parmi les destinations académiques de premier choix.