Selon des informations fiables obtenues par TSA ce mercredi 26 mars, des préparatifs sont en cours pour une visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, bien que la date exacte de cette visite n’ait pas été divulguée. Les préparatifs avancent activement dans les deux capitales, suggérant que la visite pourrait avoir lieu très prochainement.
Une source impliquée dans l’organisation de cette visite a mentionné que les travaux progressent. Il semble que les relations entre l’Algérie et la France s’orientent vers une détente. Lors d’une récente interview diffusée le samedi 22 mars par la Télévision algérienne, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exprimé son désir d’apaisement envers le président français Emmanuel Macron, tout en précisant les conditions pour des discussions futures afin de résoudre la crise.
Algérie – France : une détente suite à huit mois de tensions ?
Le président de l’Algérie a affirmé que les seuls représentants français légitimes pour les discussions sont le président Emmanuel Macron ou son ministre des Affaires étrangères. « Notre principal interlocuteur est le président Emmanuel Macron, avec qui nous collaborons. Il est vrai qu’il y a eu un malentendu, mais il demeure le Président de la République française. À mon avis, toutes les questions doivent être résolues soit directement avec lui, soit avec son représentant désigné, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères », a expliqué le président algérien.
De son côté, Jean-Noël Barrot a exprimé publiquement à plusieurs occasions sa volonté de se rendre à Alger pour aider à résoudre les problèmes. « Ni la France ni l’Algérie ne bénéficient d’une tension prolongée », a-t-il souligné le 15 janvier à l’Assemblée nationale française, en se disant « prêt à aller à Alger pour discuter de toutes les questions, et pas seulement celles qui ont été médiatisées récemment ».
Barrot organise un déplacement à Alger : est-ce un début de réconciliation ?
« Dernièrement, j’ai discuté avec mon homologue algérien et je lui ai exposé nos exigences pour pouvoir reprendre les pourparlers, en exprimant mon désir de faire progresser les discussions et en lui affirmant ma disponibilité à me rendre à Alger si cela pouvait aider à résoudre plusieurs problèmes », a-t-il insisté le 25 février sur BFMTV. L’intervention de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, dans les affaires de politique étrangère a significativement retardé la résolution de la crise entre les deux nations.
À plusieurs reprises, Jean-Noël Barrot a dû recadrer son collègue de l’Intérieur concernant ses ingérences dans le dossier algérien, rappelant au Parlement et dans les médias que « la politique étrangère de la France est élaborée au Quai d’Orsay, sous l’autorité du président de la République ». Le ministre de l’Intérieur a également été corrigé et désavoué directement par le président Macron. « L’accord de 1968 relève du président de la République », a déclaré Emmanuel Macron le 3 mars dans Le Figaro, alors que Bruno Retailleau continuait de focaliser sur la révocation de cet accord franco-algérien concernant l’immigration.
« Les relations internationales ne doivent pas être manipulées à des fins politiques », avait déclaré le président français trois jours plus tôt à Lisbonne. Bruno Retailleau est accusé de se servir de la crise avec l’Algérie pour promouvoir ses intérêts politiques, notamment sa candidature à la présidence des Républicains.
Macron a par ailleurs appelé à « reprendre un travail approfondi » avec l’Algérie. Le 22 mars, le président Tebboune s’est dit prêt à reprendre le dialogue à condition que cela se fasse selon les protocoles habituels, c’est-à-dire entre les présidents ou les ministres des Affaires étrangères des deux pays. Une visite de Jean-Noël Barrot à Alger marquerait un important progrès vers la résolution du conflit.