Devant Bruno Retailleau, Sabrina Sebaihi n’a pas hésité à exprimer clairement ses pensées. Cette députée écologiste, d’ascendance algérienne, a critiqué le ministre de l’Intérieur pour avoir, selon elle, exacerbé l’hostilité envers les musulmans en France, allant jusqu’à demander sa démission.
« Les musulmans vivent dans la peur, vous avez alimenté les flammes de la haine qui a encore mené à un meurtre », a-t-elle déclaré avec force lors d’un débat à l’Assemblée nationale le mardi 29 avril. Elle a également fait référence au meurtre brutal d’Aboubakar Cissé, qui a été sauvagement assassiné de près de cinquante coups de couteau alors qu’il se trouvait en prière à la mosquée de la Grand-Combe, située dans le Gard, dans le sud de la France.
Assassinat dans un lieu de culte musulman en France : qualifié d’« acte terroriste motivé par l’islamophobie ».
« Il a été assassiné en raison de sa foi musulmane », a critiqué la députée écologiste, reprochant par ailleurs la réaction réservée du ministre de l’Intérieur face à ce qu’elle considère comme un « acte terroriste islamophobe ». « Où était le ministre responsable de la protection de tous les citoyens, indépendamment de leur religion, lors de cet acte terroriste islamophobe ?
Il a fallu attendre deux jours avant que vous ne réagissiez et que vous vous déplaciez, non pas sur les lieux du crime ou auprès de la famille endeuillée, mais à l’intérieur de la sous-préfecture d’Alès, à l’écart des yeux du public et éloigné de la réalité », a reproché Sabrina Sebaihi à Bruno Retailleau. De son côté, le ministre de l’Intérieur a initialement réagi par le biais des réseaux sociaux, puis s’est rendu à la sous-préfecture d’Alès seulement deux jours après l’incident.
La députée Sabrina Sebaihi demande la démission de Bruno Retailleau

Sabrina Sebaihi a critiqué Bruno Retailleau, l’accusant de nourrir depuis longtemps des préjugés et de la haine envers les citoyens musulmans de France. Elle lui reproche d’avoir constamment dévalorisé les musulmans, notamment en affirmant qu’ils regagnaient leurs origines ethniques, en décrivant le voile comme un symbole islamiste, en marquant leur religion comme une menace pour la France, et en suggérant d’interdire aux mères voilées d’accompagner leurs enfants lors des sorties scolaires.
Elle a souligné son comportement provocateur, citant son cri de « vive le sport et à bas le voile » lors d’un rassemblement. Le 26 mars, à un événement à Paris organisé par Elnet, une organisation pro-israélienne, le ministre de l’Intérieur a prononcé « À bas le voile », provoquant des réactions négatives de la gauche. Pour Sebaihi, en tant que ministre des cultes, Retailleau n’a pas respecté ses responsabilités, déclarant que les musulmans vivent dans la crainte à cause de ses actions. Elle conclut en affirmant que la seule solution pour lui est de démissionner, en lui demandant de quitter son poste.