Selon le dernier rapport du FMI sur les perspectives économiques régionales de la zone du Moyen-Orient et Asie Centrale (MOAC) publié le mercredi 27 avril 2022, la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie accentuent la disparité des perspectives de reprise à la zone.
Malgré un élan plus vigoureux que prévu en 2021, l’environnement économique se caractérise en 2022 par des vents contraires et un degré d’incertitude exceptionnels, en particulier pour les pays exportateurs de produits de base : hausse et volatilité accrue des cours des produits de base, accentuation des tensions inflationnistes, normalisation plus rapide que prévu de la politique monétaire dans les pays avancés et persistance de la pandémie, souligne le fonds.
Il est de plus en plus compliqué de formuler les politiques économiques, alors que les marges de manœuvre macroéconomiques pour faire face aux chocs se rétrécissent, dans un contexte de dettes élevées et de forte inflation, assure l’institution financière internationale. Les politiques devront être soigneusement adaptées aux contextes nationaux afin de gérer les incertitudes, préserver la stabilité macroéconomique et soutenir la reprise en protégeant les plus vulnérables et en garantissant la sécurité alimentaire et énergétique. Les réformes structurelles sont devenues encore plus urgentes, pour éviter que la guerre et la pandémie ne laissent de séquelles et pour assurer une reprise inclusive.
Selon le FMI, en 2022, les pays émergents et les pays à revenu intermédiaire devraient donner un tour plus restrictif à leur politique budgétaire. Les soldes primaires progresseront sans doute de 0,7 point de pourcentage du PIB en moyenne par rapport à 2021, alors que la levée des mesures budgétaires prises dans le contexte pandémique se poursuit.
La dette, en revanche, devrait augmenter modérément en Égypte, en Géorgie et au Maroc, tandis que, pour l’Arménie et la Tunisie, la hausse par rapport à 2021, d’après l’institution de Bretton Woods, est plus notable (environ 4 points de pourcentage), reflétant l’incidence de la dépréciation sur la dette en devises.
En 2022, la dette des pays émergents et des pays à revenu intermédiaire dépasse donc d’en moyenne 13 points de PIB ses niveaux prépandémiques, sauf la dette pakistanaise, qui devrait se situer à 6 points au-dessous. Les besoins de financement bruts du secteur public devraient augmenter, de 537 milliards de dollars sur la période 2020-21 à 584 milliards de dollars sur la période 2022–23, du fait de la hausse des coûts du service de la dette et des mesures anti-inflationnistes. D’ici 2024, le durcissement plus rapide que prévu des conditions de financement mondiales devrait alourdir d’environ 4½% des recettes budgétaires les charges d’intérêts annuelles inscrites au budget des pays émergents et des pays à revenu intermédiaire.