Redouane Ikil, qui avait fui le jour du verdict de son procès en appel, s’est rendu au commissariat d’Agen, jeudi 10 février 2022. Redouane Ikil est de retour en France. En juillet 2019, ce Toulousain (qui avait été acquitté en première instance) avait été condamné en appel à 18 ans de réclusion criminelle dans l’affaire de deux braquages de deux agences postales à Toulouse, commis en 2012 et 2013.
Reconnu coupable de séquestration et d’extorsion de fonds, le verdict avait été prononcé en l’absence de l’accusé. Et pour cause… Redouane Ikil, qui comparaissait libre, avait en effet pris la fuite pendant son procès. Il avait été retrouvé à Oran (Algérie), dimanche 9 février 2020. Il a été incarcéré en Algérie pendant environ 18 mois, jusqu’en juin 2021.
Il s’est rendu au commissariat
Selon les informations recueillies par Actu Toulouse, confirmant celles de Sud-Ouest, Redouane Ikil s’est présenté jeudi 10 février 2022 au commissariat d’Agen.
« Il a profité d’une autorisation de sortie provisoire pour regagner la France. Il souhaite effectuer sa peine en France, et se rapprocher de ses enfants qui vivent encore à Toulouse », indique un membre de la famille de Redouane Ikil à Actu Toulouse. Un famille qui se dit aujourd’hui à la fois « rassurée qu’il puisse purger sa peine en France » mais « triste que son pourvoi en cassation ait été rejeté (en décembre 2020, ndlr). Il n’a donc plus aucun moyen de contester sa peine ».
D’après nos informations, Redouane Ikil – qui a toujours contesté les accusations dont il a fait l’objet, doit être au moins dans un premier temps placé à détention dans une prison du Lot-et-Garonne.
Pour rappel, cet ancien directeur de l’agence postale de Bellefontaine, était soupçonné d’être le commanditaire de deux braquages d’agences postale. En 2012, deux braqueurs cagoulés avaient fait irruption dans l’agence postale de Bellefontaine, dérobant 360 000 euros, tout en menaçant une postière qui avait été enlevée devant chez elle, frappée et aspergée de liquide inflammable.
En 2013, trois braqueurs avaient utilisé le même mode opératoire et dérobé environ 150 000 euros. Redouane Ikil a toujours nié avoir été impliqué dans ces deux braquages. En première instance, en 2017, il avait été acquitté par la cour d’assises de Haute-Garonne.
Une fuite non préméditée selon ses proches
En appel, la cour d’assises du Tarn avait condamné Redouane Ikil à 18 ans de réclusion criminelle. Le matin du verdict, l’accusé avait bu un café avec l’un de ses conseils, mais ne s’était pas présenté à l’audience. Quelques semaines plus tard, dans un courrier adressé aux médias locaux, sa sœur avait expliqué que Redouane Ikil n’avait « rien prémédité » :
« Il a eu peur de perdre sa vie à espérer l’impartialité, l’équité, l’honneur. Il a pris une décision qui n’est pas facile à prendre et non, il n’a rien avoué par ce geste. Je ne sais pas où il est. Je ne sais pas s’il va bien », écrivait-elle.
Un mandat d’arrêt avait été émis à l’encontre de Redouane Ikil. Sa cavale de sept mois s’est donc achevée en Algérie, où il a été incarcéré 18 mois avant de pouvoir finalement se rendre en France, où il compte purger le reste de sa peine.