C’est une polémique qui a commencé à Oran pour devenir ensuite un véritable scandale national alimentant l’indignation générale de toutes les algériennes et de tous les algériens.
Des mûrs en béton érigés sur plusieurs kilomètres du littoral oranais pour verrouiller l’accès aux plages de la corniche oranaise aux harragas. Les travaux de ces mûrs ont été lancés depuis le 22 février dernier, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs sources locales à Oran. Les citoyennes et citoyens ont été estomaqués par ces constructions hideuses qui dénaturent la façade maritime des plus belles stations balnéaires d’Oran.
Les premiers murs ont été construits depuis l’est du côté de la plage les Dunes jusqu’à l’ouest à Trouville dans la commune d’Aïn El Turk, l’une des plus belles et prestigieuses villes côtières offrant de superbes vues sur la Grande bleue. Plusieurs sources proches des autorités locales ont confirmé à Algérie Part que ces murs bétonnés entrent dans le cadre d’une stratégie globale décidée par les autorités locales dans le but de bloquer définitivement les accès des plages oranaises aux réseaux des Harragas, les migrants clandestins, qui lancent leurs embarcations de fortune depuis ce littoral pour tenter désespérément de rejoindre les côtes du sud de l’Espagne en quête de l’eldorado européen.
Pour contrer les Harragas, la wilaya d’Oran n’a pas trouvé mieux que de construire d’imposants mûrs et hauts de plusieurs mètres dotés de petites portes percées pour ne pas complètement boucher l’accès à la mer. Le but clairement recherché par les autorités locales est de compromettre les mouvements des zodiacs et autres semi-rigides, ramenés par des harraga. Il s’agit de les « bloquer » à travers des murs en béton armé afin qu’ils n’atteignent pas facilement les rivages du littoral.
Cependant, cette bétonnisation forcée détruit le front de mer de la commune d’Aïn El Turk, qui offre une vue resplendissante sur la Méditerranée. De nombreux habitants se sont mobilisés pour dénoncer cet « attentat » commis contre la nature enchanteresse. Fin février dernier, un rassemblement a été organisé par les habitants d’Aïn El Turk pour réclamer des autorités qu’elles enlèvent ce mur hideux. Sur les réseaux sociaux, depuis plusieurs jours, des internautes algériens se sont mobilisés pour appuyer les habitants d’Ain El Turk en lançant une campagne de dénonciations contre ce qui a été qualifié de « mûr de la honte ». Ailleurs en Algérie, des voix s’élèvent pour mettre en garde contre la généralisation de cette bétonnisation abjecte des autres façades maritimes des régions côtières du pays.