En France, la justice a ordonné à la préfecture de l’Isère de corriger ses pratiques administratives jugées défaillantes dans la gestion des titres de séjour, après une mobilisation d’associations de défense des étrangers.
Une justice saisie face aux défaillances administratives
Le tribunal administratif a récemment condamné la préfecture de l’Isère à revoir son système de gestion des demandes de titres de séjour. L’institution avait imposé une plateforme numérique comme seul canal de dépôt, mais celle-ci s’est révélée impraticable pour de nombreux usagers : création de compte impossible, dossiers non traités, absence totale de recours physique. En parallèle, les guichets restaient fermés ou inaccessibles, bloquant ainsi les étrangers dans leurs démarches administratives. À l’issue d’un recours porté par plusieurs associations, la justice a suspendu l’obligation de passer exclusivement par cette plateforme et sommé la préfecture d’améliorer l’accessibilité de ses services.

Numérisation des démarches : un outil inégalitaire pour les plus fragiles
Cette affaire souligne les limites de la dématérialisation des services publics, notamment pour les demandeurs de titre de séjour. Si le numérique promet efficacité et gain de temps, il crée aussi des inégalités d’accès, particulièrement pour les personnes éloignées des outils informatiques. Étudiants, réfugiés, travailleurs étrangers : tous se heurtent à des procédures complexes rendues encore plus inaccessibles par l’absence d’alternatives physiques. Les associations dénoncent un phénomène généralisé à d’autres préfectures, appelant à une réforme qui garantisse un véritable accès aux droits pour tous, quel que soit leur niveau de maîtrise du numérique.