Les services de la Gendarmerie nationale, via la brigade régionale de recherche de Chéraga, ont interpellé une activiste marocaine de TikTok, B. Fatima. Connue pour sa création de contenu sous le pseudo « Le son libre », elle est soupçonnée d’avoir utilisé sa plateforme pour émettre des propos jugés offensants envers l’Algérie et ses habitants. Ces actions ont été identifiées après plusieurs signalements évoquant des diffusions allant à l’encontre des intérêts nationaux depuis un compte TikTok opérant de part et d’autre de la frontière algéro-marocaine.
Développements de l’enquête
Les autorités ont entamé une enquête concernant une connexion possible entre les vidéos en question et des activités qui pourraient bénéficier au Makhzen. L’investigation a retracé les mouvements de B. Fatima sur le territoire algérien, où elle a séjourné dans des localités telles que Bordj Menaïel, Aïn Benian, Oran et Alger. Elle a été mise en garde à vue, puis incarcérée à Koléa.
Défense et témoignages
Face aux accusations, B. Fatima a réfuté tout grief lors de son audition devant le tribunal de Chéraga. Résidant en Algérie depuis près de dix ans après le décès de son mari algérien, elle affirme revenir régulièrement pour renouveler son titre de séjour. Elle soutient que son compte TikTok « Le son libre soyez_respecté » est uniquement utilisé pour des échanges culturels. Elle soupçonne un compte similaire, « Le son libre 3 », d’être à l’origine des propos incriminés.
Le tribunal a entendu différents témoins, dont S. Nassira, une connaissance de longue date de B. Fatima. Elle confirme n’avoir jamais perçu de propos offensants de sa part. Un autre témoin, B., actif sur TikTok, affirme avoir collaboré avec B. Fatima pour des discussions centrées sur la culture algérienne et marocaine, sans contenu politique.
L’avocat de B. Fatima a plaidé en faveur de sa cliente, insistant sur l’absence d’infractions selon l’enquête technique et sur la possible confusion avec un autre compte. Le ministère public a requis une peine de deux ans de prison ferme accompagnée d’une amende, justifiant la diffusion de contenus potentiellement nuisibles.
Cette affaire souligne les tensions existantes autour des contenus diffusés sur les réseaux sociaux transnationaux, mettant en lumière les défis liés à la liberté d’expression et à la sécurité nationale dans la région.