L’ancien diplomate algérien Abdelaziz Rahabi accuse Emmanuel Macron de ne pas avoir respecté un accord verbal avec Abdelmadjid Tebboune sur le Sahara occidental, pointant une gestion inacceptable des relations bilatérales par Paris.
Abdelaziz Rahabi accuse Paris de mépris diplomatique et de néocolonialisme
Invité sur Ennahar TV, Abdelaziz Rahabi, ancien ministre et diplomate algérien, a dénoncé une nouvelle détérioration des relations entre Alger et Paris. Selon lui, le président français Emmanuel Macron aurait manqué à une promesse faite à son homologue algérien concernant la position française sur le Sahara occidental. Un engagement qui, d’après Rahabi, avait été pris en présence de l’ex-chef de la diplomatie Ramtane Lamamra. Il affirme que cette parole a été bafouée lorsque Macron a finalement reconnu, par écrit au roi Mohammed VI, la souveraineté marocaine sur ce territoire contesté.
Rahabi fustige aussi l’attitude du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qu’il accuse d’attiser les tensions dans un contexte avec lequel l’immigration et l’islam sont instrumentalisés pour des visées électorales. Il évoque l’arrestation jugée abusive d’un agent consulaire algérien, estimant que la France aurait pu choisir une approche diplomatique plus respectueuse. Pour lui, confier le dossier algérien au ministère de l’Intérieur constitue une erreur historique et une insulte aux principes d’une relation d’État à État.

« La France n’a plus de levier sur l’Algérie », affirme l’ancien ministre
Rahabi soutient que la France se berce d’illusions en pensant qu’elle conserve une quelconque influence sur l’Algérie. Il rejette l’idée d’une emprise culturelle ou politique et rappelle les choix souverains de l’Algérie dès l’indépendance : refus d’intégrer la zone franc, rejet des pactes militaires, et refus de l’aide au développement proposée par Paris. Il y voit une volonté constante de préserver une autonomie stratégique totale. Pour lui, la France, nostalgique de son passé colonial, se heurte aujourd’hui à une Algérie indépendante et affranchie de toute tutelle.
Le diplomate conclut que la seule voie souhaitable reste celle de relations équilibrées et respectueuses. Toute tentative d’intimidation, dit-il, ne fera que renforcer le rejet de l’influence française en Algérie.