La décision d’exporter des moutons vivants vers l’Algérie en vue de l’Aïd el-Adha 2025 suscite une vive controverse en Espagne. Entre enjeux économiques, pressions sanitaires et conflit d’intérêts, le débat fait rage.
Aïd el-Adha 2025 : Une décision controversée qui divise la filière agroalimentaire espagnole
Alors que l’Algérie prévoit d’importer jusqu’à un million de moutons pour célébrer l’Aïd el-Adha 2025, l’Espagne s’est positionnée comme fournisseur stratégique en autorisant l’exportation d’ovins vivants. Cette mesure, approuvée par certaines organisations agricoles telles qu’Asaja Extremadura, est loin de faire l’unanimité. L’Anice, puissante association représentant plus de 600 entreprises du secteur de la viande, a vivement critiqué cette décision.
Envoi massif de bétail vers l’Algérie
Selon elle, l’envoi massif de bétail vers l’Algérie risque de déséquilibrer un marché espagnol déjà sous tension, où la baisse du cheptel et les effets de la sécheresse ont provoqué une flambée des prix. À cela s’ajoute l’impact économique : l’exportation d’animaux vivants, contrairement à celle de produits transformés, prive la filière abattage de revenus précieux et menace de nombreux emplois.

Enjeux sanitaires et image de marque au cœur du débat
Outre les considérations économiques, la filière abattage évoque des inquiétudes sanitaires. Selon l’Anice, l’Espagne avait jusqu’ici évité ce type d’exportation vers l’Algérie en raison de risques épidémiologiques. Elle s’interroge sur les raisons de la levée soudaine de ces restrictions sanitaires, remettant en cause la transparence de la décision.
Un enjeu crucial pour l’Algérie…
L’association redoute aussi que cette nouvelle orientation ne nuise à la réputation internationale des produits agroalimentaires espagnols, souvent salués pour leur qualité et leur traçabilité. En parallèle, cette situation met en lumière un enjeu crucial pour l’Algérie : renforcer sa propre filière ovine. Malgré l’immense potentiel de ses pâturages steppiques, le pays dépend encore fortement des importations, alors même que ses ressources naturelles sont menacées par le surpâturage et la désertification.