Des dizaines d’actions en justice, plusieurs condamnations de son ex-femme, un avis de recherche d’Interpol… en vain. Cédric Shaurli, un Français de 37 ans, a mis sa vie entre parenthèses depuis 5 ans pour retrouver sa fille, retenue en Algérie par sa mère.
Cet ancien journaliste a vu sa petite Meriem pour la dernière fois le 14 janvier 2017. Elle avait un an et demi. Il a depuis arrêté de travailler et passe plusieurs mois par an en Algérie dans l’espoir de récupérer son enfant. Son « cauchemar » a commencé en décembre 2015 : « Nous étions en vacances à Alger, et la veille de notre retour en France, alors que je prenais une douche, mon épouse s’est enfuie avec notre fille », raconte le jeune papa.
La mère a déménagé… dans le Sahara
Trois semaines plus tard, elle demande le divorce en Algérie, accusant son mari de « mécréance » et de « détourner (leur) enfant de l’islam », confie le papa originaire d’Auch, dans le Gers. La justice accorde à Cédric Shaurli un droit de visite de quelques heures par semaine, « qui s’effectuent dans une atmosphère de menaces et d’humiliations dans la maison de mon ex-belle-mère ». Puis, le Français se heurte rapidement à des refus d’exercer son droit de visite et finalement, en janvier 2017, son ex-femme lui fait savoir, par voie d’huissier, qu’elle déménage. Où ? Dans le Sahara… « L’adresse qu’elle a donnée n’existe pas », déplore le trentenaire.
200 actions en cinq ans
« Une vingtaine de PV de non-présentation d’enfant ont été établis, une cinquantaine de signalements, plaintes ou demandes d’intervention ont été déposées au parquet et ministère de la Justice en Algérie. Au total, j’ai mené près de 200 actions en cinq ans pour faire valoir mes droits… en vain », déplore-t-il. En France, son ex-femme est condamnée en 2018 à 15 mois d’emprisonnement pour soustraction d’enfant. En Algérie, elle est également reconnue coupable pour non-présentation d’enfant, ainsi que pour faux et usage de faux pour l’adresse communiquée au père pour son droit de visite.
Trimballée d’un endroit à l’autre, cachée et pas scolarisée
Cependant, « étant Français, opposé à une Algérienne issue d’une famille influente, je ne pèse rien du tout », souffle le père, selon lequel les autorités algériennes ne mettent pas en œuvre tous les moyens nécessaires pour localiser son ex-femme et sa fille, recherchée par Interpol.
Cédric Shaurli s’est tourné vers l’ONU. Il a adressé une plainte en octobre 2019. Si elle est jugée recevable sur la forme, le père espère que le comité des droits de l’homme enjoindra à l’Algérie de retrouver la fillette, aujourd’hui « trimballée d’un endroit à l’autre, cachée et pas scolarisée », dénonce-t-il.
L’ambassade d’Algérie en France et le consulat à Toulouse, n’ont pu être joints.