Le président Tebboune estime que les accords de 1968 sur l’immigration sont une « coquille vide » et met en garde contre une crise irréversible entre Alger et Paris.
Une remise en question des accords de 1968
Dans une interview accordée au journal L’Opinion, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a dénoncé l’inefficacité des accords franco-algériens de 1968, qui régissent l’immigration entre les deux pays. Selon lui, ces accords, révisés à plusieurs reprises, ne présentent plus aucun avantage concret pour l’Algérie depuis que l’exigence de visas a été instaurée en 1986. Malgré les appels en France à leur suppression, Tebboune s’y oppose pour des raisons de principe, soulignant que ces accords ont historiquement bénéficié à la France en lui fournissant une main-d’œuvre abondante.
Il a également révélé que l’Algérie avait délivré 1 800 laissez-passer consulaires en 2024, réfutant ainsi les accusations de réticence dans la coopération en matière d’expulsions.
Une crise diplomatique au bord de la rupture
Au-delà des accords migratoires, Tebboune a exprimé ses inquiétudes quant à l’état des relations franco-algériennes, estimant que le climat actuel est « délétère ». Il a dénoncé ce qu’il perçoit comme une « campagne de dénigrement » orchestrée par certains cercles politiques français.
Le président est revenu sur plusieurs points de tension récents, notamment l’expulsion d’un influenceur algérien par la France et l’affaire de l’écrivain Boualem Sansal, actuellement détenu en Algérie. Il a également critiqué les polémiques entourant la Grande Mosquée de Paris, y voyant une instrumentalisation politique.
Enfin, Tebboune avertit que si cette situation perdure, elle pourrait mener à une rupture définitive entre les deux pays, plaçant la responsabilité de la désescalade entre les mains de l’Élysée.