Le président algérien Abdelmadjid Tebboune signe un décret accordant des pouvoirs extraordinaires à ses conseillers, vidant ainsi les attributions constitutionnelles du Premier ministre et du gouvernement. Cette décision suscite des inquiétudes quant à une violation de la constitution.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a récemment signé un décret qui remet en question l’équilibre constitutionnel en Algérie. Ce décret, publié au Journal officiel en urgence, réorganise les services de la présidence de la République et accorde des pouvoirs extraordinaires au directeur de cabinet et aux conseillers du président.
La publication de ce décret a soulevé des questions sur l’avenir du gouvernement actuel, dirigé par le Premier ministre Aymène Abderrahmane. En effet, les nouvelles attributions accordées aux conseillers présidentiels semblent vider de leur substance les responsabilités constitutionnelles du Premier ministre et de son gouvernement.
Le décret confère aux services de la présidence des pouvoirs étendus, les chargeant de suivre et de participer à la mise en œuvre du programme, des orientations et des décisions du président de la République. Cette décision contrevient à l’article 105 de la constitution algérienne, qui stipule que le président de la République nomme un Premier ministre chargé de proposer un gouvernement et un plan d’action, et de les présenter au Conseil des ministres.
La transformation des services de la présidence en un véritable gouvernement par le biais d’un simple décret soulève des inquiétudes quant à la « violation flagrante de la constitution ». De plus, le décret permet aux conseillers de la présidence d’assister le chef de l’État dans l’exercice de ses prérogatives et de ses responsabilités constitutionnelles, ce qui pourrait potentiellement affaiblir davantage le rôle du gouvernement.