L’augmentation des taxes américaines sur les exportations algériennes pourrait bouleverser l’équilibre économique du pays. Impact sur les devises, inflation, accords commerciaux… tour d’horizon des conséquences possibles.
Nouvelles taxes américaines : des répercussions mondiales
Depuis le 9 avril 2025, les exportations algériennes vers les États-Unis sont soumises à un relèvement substantiel des droits de douane, passant de 18,9 % à 30 %. Cette mesure s’inscrit dans un climat global de tensions économiques, où Washington intensifie sa politique protectionniste. Si l’impact immédiat sur les prix à la consommation en Algérie semble modeste, les effets à moyen terme sur l’économie pourraient s’avérer plus complexes.
Les échanges commerciaux entre les deux pays, bien que non dominants dans le commerce extérieur de l’Algérie, ont tout de même atteint un pic de 4,2 milliards de dollars en 2023, selon des données officielles. L’Algérie exporte principalement des produits pétroliers, des fertilisants et des métaux, et importe des matières agricoles ainsi que des équipements industriels. Une baisse de ses recettes en devises est à craindre, notamment en raison de la chute de rentabilité sur le marché américain.

Un environnement international incertain pour l’Algérie
Selon les économistes, cette décision tarifaire pourrait fragiliser la position économique de l’Algérie sur plusieurs fronts. D’abord, une éventuelle baisse du prix du pétrole sur le marché mondial – accentuée par une conjoncture économique dégradée – limiterait les revenus extérieurs du pays. Ensuite, les tensions commerciales globales pourraient provoquer une flambée des prix internationaux, affectant les coûts des importations algériennes.
Aux taxes américaines s’ajoute le risque de perturbation des chaînes de valeur mondiales, essentielles à la compétitivité de nombreux secteurs industriels. Dans un tel contexte, une dépréciation généralisée des monnaies, employée comme levier stratégique par divers pays, pourrait également faire fluctuer les recettes algériennes liées aux hydrocarbures.
Pour préserver ses intérêts économiques, l’Algérie pourrait être contrainte de revoir ses accords commerciaux, notamment avec l’Union européenne, afin de mieux sécuriser ses exportations. Une diversification des partenaires commerciaux et une adaptation stratégique s’imposent pour faire face à cette nouvelle réalité mondiale dominée par l’incertitude.