Le taux de change de la monnaie européenne s’envole sur le marché noir algérien, frôlant son record historique. À cela s’ajoute une hausse remarquée dans les cotations officielles. Analyse de la situation.
Le marché noir dopé par une forte demande en devises
L’euro poursuit son ascension fulgurante face au dinar algérien sur le marché informel. Le lundi 21 avril, les cambistes du square Port-Saïd proposaient 100 euros à 25.900 dinars, soit 259 dinars l’unité. Ce niveau est tout proche du record atteint en décembre dernier, à 262 dinars. En parallèle, le dollar américain a lui aussi progressé d’un dinar en 24 heures, atteignant 236 dinars pour 100 dollars. Ces hausses sont alimentées par plusieurs facteurs, notamment le report de la mise en œuvre de la nouvelle allocation touristique, qui devait soulager la pression sur le marché parallèle.
Faute d’alternative officielle viable, les voyageurs algériens doivent encore se tourner vers le circuit informel pour obtenir des devises, alors que le droit de change reste limité à 15.000 dinars — l’équivalent de moins de 100 euros au taux officiel. Cette restriction alimente une demande élevée sur le marché noir, où les fluctuations internationales ont un impact direct et rapide.

L’euro progresse également dans les taux de change officiels
Les taux de change de la Banque d’Algérie reflètent elles aussi cette dynamique haussière de l’euro. Le 21 avril, la monnaie unique s’échangeait à 151,62 dinars à la vente, contre 150,47 dinars la veille. Cette progression suit le renforcement de l’euro face au dollar sur les marchés mondiaux, une tendance influencée notamment par les tensions commerciales initiées par les États-Unis sous l’ère Trump.
À l’inverse, le dollar poursuit sa chute sur la scène internationale et recule également dans les cotations officielles algériennes. Le billet vert est passé de 132,33 dinars à 131,70 dinars en seulement 24 heures. Ce déséquilibre entre devises étrangères pourrait impacter davantage les politiques économiques et monétaires de l’Algérie dans les semaines à venir, surtout si l’euro franchit durablement la barre symbolique des 260 dinars.