Le taux de change de l’euro a atteint 257 dinars au square Port-Saïd, un record pour 2025. Pourquoi cette flambée ? Quels risques pour les Algériens ? Les détails !
Taux de change sur le marché noir : l’euro affole les compteurs à Alger
C’est une montée vertigineuse qui fait trembler les portefeuilles : ce dimanche 13 avril 2025, le taux de change de l’euro a franchi la barre des 257 dinars sur le marché parallèle en Algérie. Un seuil symbolique qui marque un tournant inquiétant dans la bataille monétaire que se livrent les Algériens entre pénurie de devises, attentes déçues et réformes invisibles. Jeudi dernier, l’euro était à 254 DZD. Samedi, il grimpe le taux de change a atteint 255 dinars algériens. Dimanche, il touche 257 dinars, son plus haut niveau depuis décembre 2024.
« C’est la première fois cette année que l’euro monte aussi vite », confie un cambiste du square Port-Saïd.
Ce mouvement brutal intervient dans un climat d’incertitude économique où la demande de devises explose, tandis que l’offre reste désespérément faible. Résultat : les Algériens se ruent sur le marché parallèle, devenu la seule issue face à un système bancaire figé.
100 euros = 25 700 dinars : un gouffre avec le taux officiel
Le contraste est saisissant :
- Taux parallèle : 1 euro = 257 DZD
- Taux officiel : 1 euro = 146,91 DZD
Soit un écart de plus de 11 000 dinars pour 100 euros !
« C’est un marché à deux vitesses qui asphyxie les ménages et pénalise les voyageurs », dénonce un analyste financier basé à Alger.
Même scénario pour les autres devises :
- Dollar américain : stable à 238 DZD (contre 133,38 DZD officiel)
- Livre sterling : 301 DZD au marché noir (172,21 DZD officiel)
- Franc suisse : 274,5 DZD
- Dollar canadien : 162 DZD
Réformes bloquées, marché libre déchaîné
L’explosion de l’euro intervient alors que les Algériens attendent toujours l’entrée en vigueur de l’allocation touristique de 750 euros, annoncée pour le 15 avril.
Mais à deux jours de l’échéance, aucune directive claire n’a été publiée par la Banque d’Algérie.
Ce silence institutionnel alimente la panique, pousse les citoyens à se rabattre sur le marché noir, et entretient une spirale spéculative sans frein.
Taux de change : Des chiffres qui font froid dans le dos
- Plus de 80 % des échanges de devises en Algérie se font en dehors du circuit officiel.
- Le plafond de change officiel reste fixé à 15 000 dinars/an, soit à peine 100 euros !
- Plus de 10 millions de voyageurs algériens n’ont accès qu’au marché noir pour financer leurs déplacements.
Sans réaction rapide de la Banque centrale, l’euro pourrait atteindre 260 dinars algériens dans les prochains jours. Une perspective qui fragilise davantage le dinar, alimente l’inflation, et pénalise les familles, étudiants et malades contraints d’acheter de la devise à prix d’or.