À partir de 2026, les démarches d’immigration en France seront marquées par une notable augmentation tarifaire, selon les prévisions du projet de loi de finances. Ce changement concernera les titres de séjour ainsi que les démarches de naturalisation, alourdissant ainsi le coût pour les étrangers résidant ou souhaitant s’installer en France.
Impact sur les démarches administratives des étrangers
Conformément au projet de loi de finances de 2026, les frais appliqués aux documents tels que les titres de séjour et la naturalisation seront augmentés. Par exemple, le coût pour la naturalisation s’élèvera à 200 euros, tandis qu’une nouvelle taxe de 40 euros sera appliquée pour l’échange de permis de conduire étrangers. Les autorisations provisoires de séjour coûteront désormais 100 euros, et les cartes de séjour verront une augmentation de 100 euros ou de 50 euros à tarif réduit. Pour un visa de régularisation, le tarif atteindra 300 euros. Ces modifications tarifaires affecteront aussi bien les premières demandes que les renouvellements.
Opposition des associations de défense des droits des étrangers
Plusieurs associations, telles que La Cimade, le GISTI, l’ADDE et le Syndicat des avocats de France, se sont exprimées contre ces augmentations tarifaires. Dans un communiqué récent, elles critiquent cette augmentation qui compliquerait l’accès au séjour pour des personnes souvent économiquement vulnérables. Elles font également valoir que la France impose déjà des frais de séjour parmi les plus élevés en Europe, compte tenu de la durée des documents délivrés et du niveau de vie des demandeurs.
Un rapport parlementaire de 2019 avait déjà souligné les effets négatifs de ces coûts élevés, ce qui avait conduit à des réductions de tarifs votées par l’Assemblée nationale. Les associations voient dans le projet de loi de finances 2026 un retour à des politiques plus restrictives.
Conséquences économiques et sociales pour les personnes étrangères
Ces majorations tarifaires affecteront toutes les étapes du parcours administratif des étrangers, qu’il s’agisse de la demande ou du renouvellement d’un titre de séjour, d’une autorisation temporaire ou d’un visa de régularisation. Les associations avertissent que ces démarches étant cruciales pour le droit de vivre, d’étudier ou de travailler en France, les hausses de frais constituent un obstacle financier supplémentaire. En outre, la numérisation généralisée des procédures, combinée à la réduction des titres de séjour pluriannuels initialement prévue par la loi de 2016, a entraîné une augmentation de la fréquence et des coûts des démarches.
Les associations déplorent également que ce contexte budgétaire défavorable s’applique non seulement aux étrangers, mais aussi à d’autres populations précaires, avec des augmentations des franchises médicales et la suppression potentielle de l’APL pour les étudiants étrangers. Elles demandent donc une révision de ces mesures pour garantir un accès équitable aux droits en France.