« Nous souhaiterions aviser la Commission de notre opposition à la décision sensible de son président d’ordre politique, à savoir l’octroi du statut d’observateur auprès de l’UA à Israël », a relevé une note verbale, dont une copie est parvenue mardi à l’APS, établie par les ambassades de l’Algérie, d’Égypte, de l’île Maurice, de la Tunisie, de Djibouti, de la Mauritanie et de la Libye.
Et d’affirmer « Les décisions de l’UA, depuis longtemps claires, ont exprimé sa position constante en faveur de la cause palestinienne, et en défaveur de toute forme de pratiques israéliennes à l’encontre du peuple palestinien frère, et contraire même à l’intérêt suprême, aux valeurs, idéaux et décisions de l’organisation panafricaine ».
Déplorant « la vision du président de la Commission, étrange à celle de ces prédécesseurs qui a été conforme aux principes et objectifs cités dans l’Acte constitutif de l’Union et des résolutions des différents organes de l’Organisation », les pays se sont dit inquiets de cette démarche également contraire « aux préoccupations des pays membres, des critères d’octroi du statut d’observateur et du système d’accréditation au sein de l’UA, adoptés par le Conseil exécutif en juillet 2005 ».
Il s’agit, selon la note, « d’un dépassement procédural politique inadmissible commis par le président de la Commission de par son pouvoir discrétionnaire ».
C’est pourquoi, « les ambassades des sept pays s’opposent solennellement à l’acceptation par le président de la Commission des créances de l’ambassadeur d’Israël, et sollicitent de sa personne d’intégrer cette question à l’ordre du jour de la prochaine séance du Conseil exécutif ». La note est revenue sur « les positions fermes en faveur des droits des Palestiniens légitimes, à la tête desquels la résolution du sommet de l’UA à Accra au Ghana en 2007, en vertu duquel a été soutenue l’initiative de paix arabe, adoptée en 2002 au sommet arabe de Beyrouth ».
A noter que l’Algérie avait vite réagi à la démarche de la Commission africaine, affirmant que « cette décision, prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les États membres, n’a ni la vocation, ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés dans l’Acte Constitutif de l’Union Africaine ».
L’Algérie qui a initié et promu le processus de développement et d’élargissement du partenariat stratégique entre l’Afrique et le monde arabe « continuera d’œuvrer en faveur du renforcement de la solidarité entre les deux ensembles au bénéfice de tous leurs peuples ».
La décision a suscité, depuis, plusieurs réactions de la part des pays africains, à l’instar de l’Afrique du Sud et de la Namibie, pour lesquels « accorder le statut d’observateur à une puissance occupante est contraire aux principes et objectifs de l’Acte constitutif de l’Union africaine, en particulier au moment où Israël multiplie ses actes d’oppression en violation totale du droit international et au mépris des droits de l’Homme du peuple palestinien ».
Les ambassades de Jordanie, du Koweït, du Qatar, du Yémen ainsi que la délégation de la Ligue arabe ont exprimé leur solidarité avec les sept ambassades dans cette affaire.