Boualem Sansal, écrivain franco-algérien emprisonné en Algérie, devient l’objet d’un bras de fer politique. Macron monte au créneau et interpelle les plus hautes autorités algériennes. Voici pourquoi cette affaire fait trembler les relations franco-algériennes.
Macron frappe fort : Nous nous battons sans relâche !
C’est une sortie médiatique inattendue, au ton grave et direct. À peine rentré d’Égypte, Emmanuel Macron relance l’affaire Boualem Sansal, cet écrivain franco-algérien emprisonné depuis novembre à Alger. Face à la presse, le chef de l’État se montre combatif :
“Je souhaite qu’il puisse retrouver sa liberté au plus vite… J’ai confiance dans les plus hautes autorités algériennes.”
Un message clair, lancé à Alger, mais aussi à l’opinion publique française. Car cette affaire dépasse désormais le simple cadre judiciaire : elle cristallise les tensions politiques, les lignes rouges diplomatiques et les fractures mémorielles.
Pourquoi l’affaire Boualem Sansal fait-elle trembler les deux rives ?
Boualem Sansal, auteur respecté, mais figure controversée, a été arrêté après avoir affirmé qu’une partie de l’Algérie appartient historiquement au Maroc. Une déclaration explosive dans un contexte déjà tendu. Résultat : cinq ans de prison ferme, une amende de 500 000 dinars. Et ce, malgré un procès dénoncé par ses soutiens comme étant politique.
Le parquet avait même requis 10 ans de prison, un signal fort envoyé à ceux qui franchissent certaines lignes rouges du discours national algérien. Une décision qui a choqué en France.
Une crise diplomatique sous tension : que cache vraiment ce silence d’Alger ?
Depuis la condamnation, aucune réaction officielle du gouvernement algérien. Silence radio.
Mais en coulisses, les tractations vont bon train. Le président Macron a évoqué le cas Sansal avec son homologue Abdelmadjid Tebboune dès le 31 mars, appelant à un geste de “clémence et d’humanité”.
De son côté, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a tenté d’apaiser les tensions lors de sa visite à Alger. En vain, selon plusieurs observateurs : la libération de Sansal ne figure toujours pas dans les priorités affichées de la diplomatie algérienne.
En France, la droite et l’extrême droite s’emportent
La classe politique française ne cache plus son agacement. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau parle même de “riposte graduée” si l’Algérie ne libère pas Boualem Sansal. Certains députés de droite évoquent un “camouflet diplomatique” pour la France. Un climat électrique qui ravive les tensions historiques entre Paris et Alger, et place l’écrivain au cœur d’un véritable bras de fer international. Il est à noter que le procès en appel est attendu, mais la date reste floue. Les soutiens de Sansal dénoncent une stratégie d’enlisement. L’écrivain, âgé de 75 ans, souffre de problèmes de santé, et ses proches alertent sur la nécessité urgente d’un traitement médical approprié.
“C’est un combat pour la dignité, pas seulement pour la liberté”, résume son éditeur.