Après avoir déposé auprès de l’UNESCO un dossier à candidature unique, quelques semaines auparavant, pour l’inscription du caftan marocain au patrimoine immatériel de l’humanité au titre de l’année 2025, le Maroc a réagi à cette récente demande algérienne en déposant une réclamation à l’adresse du comité d’évaluation de l’UNESCO dénonçant l’usage de cette photo. Notons que cette réaction a provoqué une levée de boucliers en Algérie, visant à revendiquer les racines algériennes du caftan.
Pourtant, cette énième polémique entre le Maroc et l’Algérie au sujet de la paternité du caftan n’a pas lieu d’être, puisque l’année dernière, l’Algérie avait non seulement reconnu la marocanité du caftan, mais avait également approuvé son inscription en tant que patrimoine culturel immatériel purement marocain.
L’Algérie a donc approuvé cette inscription sans rechigner, comme le confirme une source autorisée au sein de l’ICESCO: «L’Algérie est membre de l’ICESCO et ce pays dispose d’une délégation auprès de cette organisation, donc automatiquement, l’Algérie a reconnu le caftan marocain comme patrimoine culturel immatériel marocain». En juillet 2022, l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO), dont l’Algérie est un État membre depuis son adhésion en 2000, a inscrit vingt-six éléments dans la liste du patrimoine matériel et immatériel marocain dans le monde islamique. Parmi les vingt-six dossiers déposés par les services de la Direction du patrimoine marocain en vue d’être approuvés par la commission chargée de leur inscription, on retrouve le caftan marocain, son art et ses savoir-faire.
La question qui se posse maintenant est de savoir maintenant «Comment l’Algérie a-t-elle pu reconnaître le caftan comme étant marocain, tout en déclenchant aujourd’hui une fausse polémique médiatique autour de cette tenue?». C’est la question qui se pose et que l’Algérie devra probablement clarifier. Une chose est sûre: la position adoptée en 2022 par l’Algérie à l’ICESCO, s’agissant de la marocanité du caftan et de son savoir-faire, sera probablement prise en compte par le comité d’évaluation de l’UNESCO.