La récente résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU concernant le Sahara occidental, mettant en avant le plan d’autonomie proposé par Rabat, a suscité de vives réactions en Algérie. Médias, responsables politiques et Front Polisario dénoncent un document considéré comme déséquilibré et éloigné du principe de décolonisation dans la région du Sahara occidental.
Réserves exprimées à Alger
Lors du vote prolongeant jusqu’au 31 octobre 2026 le mandat de la Minurso, le siège de l’Algérie est resté vide, un geste interprété comme une protestation symbolique. El Watan souligne qu’il s’agit du deuxième retrait consécutif, traduisant le désaccord d’Alger face à une résolution jugée insuffisante pour défendre l’autodétermination des populations du Sahara occidental. Le média TSA estime que ce texte marque une étape, mais non la conclusion d’un conflit de près d’un demi-siècle.

Il cite Massad Boulos, conseiller américain, évoquant « un premier pas dans une longue démarche », laissant entendre que les modalités restent ouvertes. Le représentant algérien auprès de l’ONU, Amar Bendjama, a affirmé que l’absence d’Alger visait à signifier une prise de distance face à un texte ne reflétant pas pleinement la doctrine onusienne sur la décolonisation du Sahara occidental.
Un équilibre contesté
Selon plusieurs médias algériens, la résolution accorde une place prépondérante à l’initiative marocaine d’autonomie, bien que des amendements aient été obtenus. L’Agence de presse algérienne fait état de quatre avancées : la réaffirmation du droit à l’autodétermination, le rappel de la Charte des Nations unies, la reconnaissance que le plan marocain n’est pas l’unique base de négociation, et la prolongation d’un an du mandat de la Minurso.
Cependant, l’absence d’un mécanisme de surveillance des droits humains est dénoncée comme une « lacune persistante », contribuant selon El Watan à maintenir un statu quo peu favorable à la résolution du dossier du Sahara occidental.
Position du Front Polisario
Le Front Polisario rejette toute participation à un processus jugé favorable à Rabat. Son secrétaire général, Brahim Ghali, affirme qu’une approche unilatérale risque d’alimenter les tensions dans une région déjà fragile. La résolution révèle la profondeur des divergences autour du Sahara occidental, où l’enjeu demeure de concilier aspirations sahraouies, initiatives diplomatiques et stabilité régionale.
