La Roumanie, qui fait partie de l’espace Schengen, a l’intention d’émettre 100 000 visas de travail en 2025 pour combler le manque croissant de travailleurs dans divers secteurs essentiels de son économie. Cette mesure, annoncée par le ministère roumain du Travail, s’inscrit dans le cadre d’une stratégie continue visant à attirer des travailleurs étrangers afin de répondre aux exigences du marché local.
Face à une importante pénurie de main-d’œuvre, plusieurs industries en Roumanie éprouvent des difficultés à embaucher suffisamment d’employés locaux pour poursuivre leurs opérations. Le pays compte environ 311 000 postes non pourvus, avec une forte demande pour des compétences spécifiques, notamment dans la construction, l’hôtellerie, la logistique et les services. Pour faire face à cette situation, le gouvernement a décidé de maintenir le quota de 100 000 visas de travail, un nombre similaire à celui de l’année précédente.
Ce chiffre représente une tendance en hausse, la Roumanie ayant accordé 108 882 permis en 2022, un nombre record, et 101 254 en 2023. Ces chiffres témoignent d’un engagement continu pour répondre à l’augmentation des besoins en main-d’œuvre, bien que les secteurs affectés continuent de ressentir la pression.
Des exigences particulières dans les domaines essentiels
Les secteurs les plus affectés par la pénurie de personnel comprennent :
- Construction : Ce domaine présente le plus grand nombre de postes non pourvus avec 47 716 vacances.
- Services postaux et de messagerie : Il y a 29 293 emplois disponibles dans ce secteur. Restauration : Actuellement, 21 457 emplois sont à pourvoir dans ce domaine.
- Activités de sécurité et de protection : Le secteur fait face à une carence de 12 367 travailleurs.
- Transport routier de marchandises : Le secteur cherche à embaucher 9 091 chauffeurs.
- Commerce de détail alimentaire : Il y a 4 758 postes vacants à combler.
Ces statistiques montrent des nécessités précises auxquelles les employeurs de la région ne réussissent pas à répondre, en dépit d’une augmentation de la demande pour ces services indispensables.
L’emploi de main-d’œuvre étrangère
Pour faire face à ses besoins, la Roumanie a opté pour le recrutement à l’international, visant en particulier des pays d’Asie tels que le Népal, le Sri Lanka, l’Indonésie, l’Inde, les Philippines et l’Égypte. Ces travailleurs venus de l’étranger sont souvent employés dans des secteurs peu prisés par la main-d’œuvre locale, pour leur pénibilité ou leur manque d’attrait.
Ils jouent un rôle essentiel dans la stabilisation du marché de l’emploi en Roumanie et contribuent significativement à la croissance économique du pays. Cette approche est aussi une partie intégrante du plan national de relance et de résilience (PNRR) de la Roumanie. En accueillant davantage de travailleurs internationaux, le pays entend dynamiser son économie, encourager les investissements et répondre aux besoins de ses projets d’infrastructure et de modernisation.
Le gouvernement surveille attentivement l’émission de ces visas, car certains travailleurs utilisent ces opportunités pour tenter de trouver un emploi dans d’autres pays de l’Union européenne. Des régulations plus strictes sont à l’étude pour prévenir de tels abus.
Un exemple pour d’autres nations Schengen ?
La stratégie roumaine pourrait servir de modèle pour d’autres pays Schengen confrontés à des problèmes similaires. En misant sur une immigration économique ciblée et bien gérée, la Roumanie tente de résoudre une partie des défis posés par une population active insuffisante. Cette initiative pourrait également contribuer à redéfinir le rôle des pays de l’Est de l’Europe dans l’économie régionale.
En délivrant 100 000 visas de travail, la Roumanie espère non seulement répondre à ses besoins immédiats, mais aussi se positionner comme un pays attractif pour les travailleurs étrangers, renforçant ainsi sa compétitivité sur la scène européenne.
La méthode adoptée par la Roumanie pour attirer une immigration économique sélectionnée et efficacement régulée pourrait être exemplaire pour d’autres membres de l’espace Schengen qui rencontrent des difficultés analogues. En délivrant 100 000 visas de travail, le pays ne cherche pas seulement à combler le manque de main-d’œuvre, mais espère aussi se profiler comme une destination privilégiée pour les travailleurs internationaux, renforçant par là même sa position compétitive en Europe. Cette approche pourrait en outre influencer la perception du rôle des nations d’Europe de l’Est dans le contexte économique régional.