Algerie Part Plus – Le nom du Chef d’Etat-Major de l’ANP, Said Chengriha, est dangereusement utilisé et détourné par des lobbyistes aux intentions malsaines qui cultivent les manigances pour concrétiser des agendas troublants au service d’intérêts purement claniques au détriment de l’intérêt général des institutions de l’Etat algérien. Algérie Part a pu confirmer ce constat amer et alarmant au cours de ses investigations. De nombreux anciens ou actuelles officiers militaires usent du nom de Said Chengriha dans « les salons » du sérail algérien pour s’adonner à des manipulations outrancières et hostiles à plusieurs membres du gouvernement ou conseillers de la Présidence de la République créant de ce fait l’illusion d’une semblante guerre de clans opposant l’entourage du Chef de l’Etat à celui du Chef d’Etat-Major de l’ANP. Nos révélations.
Parmi ces officiers qui jouent activement ce rôle controversé, nous retrouvons le colonel Omar, le frère de l’actuel patron de la Direction Centrale de la Sécurité de l’Armée (DCSA), le général Sid Ali Ould Zemirli. La DCSA est l’un des services de renseignement les plus puissants et importants en Algérie car elle est directement rattachée à l’Etat-Major de l’ANP. C’est, en quelque sorte, le DRS interne de l’institution militaire alors que les autres directions des services secrets algériens sont placées officiellement sous l’égide du Palais Présidentiel d’El-Mouradia.
Le général Sid Ali Ould Zemirli a repris le contrôle de la DCSA à partir de fin avril 2020, période à laquelle le général Nabil Benazzouz avait été écarté de la direction de la DCSA en raison de sa proximité avec le fameux Wassini Bouazza, l’ex-patron de la Direction générale de la Sécurité Intérieure d’avril 2019 jusqu’à avril 2020, et l’un des piliers du puissant clan Gaid Salah à la suite de la chute du clan présidentiel des Bouteflika. Le général Nabil Benazzouz est, d’ailleurs, incarcéré à la prison militaire de Blida en compagnie de Wassini Bouazza, depuis le 18 mai 2020.
Dés le retour aux commandes de la DCSA du général Sid Ali Ould Zemirli, l’homme avait déjà dirigé cette institution sensible de novembre 2018 jusqu’à avril 2019, son frère le colonel Omar revient sur les devants de la scène pour devenir un influent lobbyiste tissant une véritable toile d’araignée au sein de plusieurs services de sécurité avec pour objectif de dégommer des adversaires qui refusent de se soumettre au diktat d’un nouveau clan qui a émergé dans le sillage de l’anarchie ayant ébranlé l’Algérie dés la mort d’Ahmed Gaid Salah, l’ex-puissant Chef d’Etat-Major de l’ANP.
Algérie Part fera prochainement des révélations sur la composition et activités de ce « nouveau clan » paramilitaire qui parasite la vie politique en Algérie.
Mais aujourd’hui, concentrons-nous sur le fameux colonel Omar, frère de l’actuel patron de la DCSA. Avant d’être mis à la retraite en 2015, le colonel Omar était l’un des collaborateurs préférés du célèbre général-major M’henna Djebbar qui avait occupé le poste de directeur de la DCSA de 1995 jusqu’à fin de l’année 2013. Il était toujours dans les arcanes du pouvoir depuis de longues années. Il avait dirigé en décembre 2013 le Bureau d’organisation, qu’occupait le général-major Lakhdar Tireche, appelé à lui succéder à la tête de la DCSA. M’henna Djebbar était même pressenti en 2014 pour remplacer le général Toufik à la tête du DRS.
La « neutralisation » de M’henna Djebbar par le clan présidentiel des Bouteflika avec l’aide du défunt Ahmed Gaid Salah a précipité le départ à la retraite du colonel Omar. Ce dernier a ainsi perdu tout son pouvoir d’influence qu’il avait grandement accumulé entre 2009 et 2014 où de nombreux observateurs le considérait comme le numéro 2 de la DCSA en raison de sa proximité avec le fameux M’henna Djebbar.
Le colonel Omar a fait presque toute sa carrière à la Direction régionale de la sécurité de l’armée (DRSA) de la deuxième région militaire à Oran. Il a ainsi fait le tour de plusieurs postes au sein de la DCSA à l’Oranie.
De 2015 jusqu’à 2020, le colonel préféré de M’henna Djebbar a disparu des radars se faisant « petit » et surtout « discret » pour ne pas se retrouver dans le collimateur du clan Gaid Salah qui avait mené une profonde purge contre tous les relais du général Toufik et de M’henna Djebbar. Ce dernier avait été, d’ailleurs, placé sous mandat de dépôt le 21 octobre 2019 par le juge d’instruction du tribunal militaire de Blida. M’henna Djebbar avait été accusé d’enrichissement illicite, blanchiment d’argent et trafic d’influence. Il n’a été libéré que le 23 juillet 2020 à la suite du démantèlement progressif du clan Gaid Salah par le nouveau establishment militaire.
C’est à ce moment-là que le colonel Omar retrouve les lumières des salons secrets du sérail algérien pour se venger contre ceux qui sont à l’origine de sa traversée du désert. Et cette soif de vengeance répond d’abord à une autre soif de pouvoir. Le colonel Omar, frère du général Sid Ali Ould Zemirli, a voulu à tout prix retrouver cette influence qui lui a été subtilisée après sa chute en 2015.
Le colonel Omar a utilisé ainsi les fonctions de son frère pour tromper la vigilance de nombreux autres officiers et hauts responsables politiques ou anciens dirigeants déchus en quête d’une désespérée réhabilitation.
C’est dans ce contexte que colonel Omar a participé au retour en force du lieutenant-colonel Ramel Amirat, alias Tarek Amirat, au sein de la hiérarchie de la Direction de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DDSE), les renseignements extérieurs algériens. Le colonel Omar exerce effectivement une énorme influence sur le vieux et âgé général Mahfoud, patron de la DDSE depuis fin janvier 2021. Utilisation excessivement les fonctions de son frère et le nom de Said Chengriha, le colonel Omar va positionner deux de ses poulains au sein de la DDSE pour les utiliser comme des armes fatales dans des opérations de déstabilisation des clans adverses qui disputent encore le pouvoir à son propre clan.
Ces deux officiers sont Ramel alias Tarek Amirat et Hocine Hamid, alias Hocine Boulahya. Le colonel Omar a pu ainsi user de plusieurs manipulations pour placer Hocine Boulahya et Tarek Amirat au sein de la direction du service dédié à la lutte contre les éléments subversifs exilés à l’étranger. Ce service a été essentiellement dédié à la neutralisation des militants influençeurs établis à l’étranger ainsi que les journalistes indépendants qui continuent de travailler en faveur d’un journalisme indépendant, intègre et, par ricochet, hostile au régime algérien qui veut instaurer une dictature absolutiste sans tolérer la moindre voix dissidente.
Pour redorer le blason de ses protégés, le colonel Omar est allé jusqu’à effacer tous les anciens dossiers sulfureux de Hocine Hamid et de Tarek Amirat. C’est le colonel Omar qui a fait disparaître des tiroirs des bureaux de la DCSA la fameuse fiche qui a été élaborée sur les incartades et pratiques scandaleuses du commandant Tarek Amirat impliqué dans plusieurs affaires de corruption et d’atteintes gravissimes à la sécurité nationale et l’intérêt suprême de l’Etat algérien.
Tarek Amirat est l’ex-coordinateur général du DRS, les services secrets algériens, au niveau de l’ambassade d’Algérie à Paris. Comme il a été expliqué dans les dernières révélations d’Algérie Part, le lieutenant-colonel Tarek Amirat a été condamné en août 2019 par le tribunal militaire de Blida à de la prison ferme, payant, selon des sources, sa proximité avec le clan présidentiel, incarné par le Général Tartag et Said Bouteflika, opposé à celui de l’ex chef d’Etat Major, feu Gaid Salah. Tarek Amirat a été condamné et emprisonné pour complot et atteinte à la hiérarchie militaire, car ayant eu recours à la France pour soutenir la Issaba au pouvoir, tout en omettant de faire état de ses réunions secrètes avec les services de renseignements français.
Cependant, la mort de Gaid Salah va tout précipiter et permettre au commandant Tarek Amirat de retrouver sa liberté sans être pour autant… blanchi. Tarek Amirat a été libéré à la fin du mois de Janvier 2020. A la grande surprise de plusieurs hauts responsables de l’institution militaire, Tarek Amirat a été réhabilité sans se soumettre à une enquête de la Direction Centrale de la Sécurité de l’Armée (DCSA) comme le prévoit la réglementation interne
Ramel alias Tarek Amirat et Hocine Hamid obéissent aveuglément au colonel Omar et le rencontrent régulièrement secrètement dans un logement résidentiel très discret situé à Ouled Fayet. De ces rencontres, Tarek Amirat et Hocine Hamid repartent avec des instructions machiavéliques destinées à lancer plusieurs opérations de manipulations pour détourner les moyens et les services de la DDSE au profit d’un clan paramilitaire qui se bat pour retrouver son prestige d’antan. Dans le viseur du colonel Omar, deux hauts responsables très proches de l’entourage de Tebboune : Boualem Boualem, son conseiller juridique et son plus proche collaborateur dans les prises de décisions les plus importantes concernant les dossiers les plus stratégiques de l’Etat. C’est également le colonel Omar qui a utilisé Tarek Amirat et Hocine Hamid pour lancer diverses attaques et manipulations médiatiques contre le général Achour Ouaddahi, un ami proche d’Abdelmadjid Tebboune et ex-numéro 2 de la DGSI. Ce dernier a, d’ailleurs, démissionné de son poste depuis plus de trois semaines pour exprimer son indignation face à ces manipulations machiavéliques qui déstabilisent l’Etat et ses institutions les plus sensibles. Tebboune a fini par accepter la démission du général Achour au début de cette semaine en lui promettant de le réhabiliter prochainement à travers une nomination à la tête d’un organisme important des services de sécurité. Ce qui ne risque pas de plaire encore au colonel Omar et ses acolytes.
Algérie Part publiera prochainement d’autres révélations sur les magouilles et intrigues qui ont été préparées par le colonel Omar, Tarek Amirat et Hocine Hamid. Des intrigues fomentées pour semer la zizanie et créer de nombreux foyers de tensions au sein de l’entourage proche de Tebboune.