Après la réédition de son ouvrage critique « Les contrebandiers de l’histoire », Rachid Boudjedra s’est de nouveau exprimé sur les positions de Boualem Sansal et Kamel Daoud concernant l’Algérie. Reçu par le président Abdelmadjid Tebboune, Boudjedra a partagé ses réflexions sur les deux auteurs franco-algériens lors d’une interview télévisée. La présidence a annoncé cette rencontre le 28 juillet, tandis que l’entretien portait majoritairement sur les commentaires faits par certains écrivains depuis l’étranger.
Commentaires de Boudjedra sur Boualem Sansal
À propos de Boualem Sansal, Boudjedra a exprimé son désaccord en déclarant que cet écrivain est « malade » et regretté ses théories jugées dangereuses. Sansal, ayant déclaré dans un média d’extrême-droite en France qu’une partie de l’ouest algérien appartenait historiquement au Maroc, a été emprisonné et condamné à cinq ans de prison après son retour en Algérie.
Critiques à l’égard de Kamel Daoud
En ce qui concerne Kamel Daoud, Boudjedra se remémore sa participation à un projet soutenu par l’ambassade française en Algérie, visant à célébrer Albert Camus, un écrivain qualifié de « réactionnaire » et « colonialiste » par certains intellectuels, dont Boudjedra. Cette initiative a finalement été abandonnée. Boudjedra dénonce de tels auteurs, les percevant comme des « opportunistes » souffrant du « complexe du colonisé », un concept discuté par Frantz Fanon et Ibn Khaldoun.
Rachid Boudjedra souligne que sa dénonciation n’est pas récente et qu’il s’y était déjà attelé dans son ouvrage « Les contrebandiers de l’histoire », récemment réédité à Alger. Il y critique fortement ce qu’il considère comme des déviations et des trahisons historiques, des termes qu’il utilise pour qualifier son propre livre.