La Cour des comptes alerte sur des versements de pensions à des personnes décédées en Algérie. Elle propose de renforcer les contrôles pour sécuriser les retraites versées à l’étranger.
Retraites : Une alerte sérieuse sur les failles du système
La Cour des comptes française a pointé du doigt des dysfonctionnements majeurs dans le versement des pensions de retraite à l’étranger, et plus particulièrement en Algérie. Selon son rapport 2025, entre 40 et 80 millions d’euros seraient indûment versés chaque année dans ce pays, soit sur un total annuel de 1,1 milliard d’euros. En cause : des pensions versées à des personnes décédées, en l’absence de déclaration officielle ou en raison de fraudes documentaires.
Ces anomalies ne concernent pas uniquement l’Algérie, mais aussi d’autres pays comme le Maroc et la Turquie, où les enquêtes ont révélé entre 2 % et 5 % de bénéficiaires décédés dans les échantillons analysés. Le régime général est le plus touché, bien que les retraites complémentaires ne soient pas épargnées. Ce phénomène est amplifié par l’absence de système automatisé de vérification des décès hors Union européenne, rendant les contrôles moins efficaces que dans les pays européens.

Vers une stratégie de contrôle plus rigoureuse
Face à cette situation préoccupante, la Cour recommande de recourir à des partenaires locaux pour vérifier la validité des déclarations de vie. Ces prestataires devraient opérer sous une stricte supervision, avec des missions définies, des audits réguliers et des agents formés à la détection de fraudes documentaires. L’objectif est de renforcer la traçabilité des paiements et d’assurer que chaque euro de retraite soit versé à un ayant droit vivant et identifiable.
Dans un contexte de tensions budgétaires et de réforme du système des retraites, la lutte contre ces fraudes revêt une importance stratégique. La modernisation des outils, la coopération bilatérale avec les autorités locales, et l’interconnexion avec les bases de données étrangères sont autant de leviers envisagés pour assainir la gestion des pensions à l’international. L’exemple algérien illustre la nécessité urgente de sécuriser les flux financiers et de restaurer la confiance dans le système de protection sociale.