Jean-Noël Barrot affirme que le blocage diplomatique entre la France et l’Algérie est imputable à Alger, évoquant notamment l’expulsion de diplomates et le cas Boualem Sansal.
Des tensions toujours vives : Jean-Noël Barrot toujours absent d’Alger
Les relations entre la France et l’Algérie demeurent gelées malgré plusieurs mois de crispations. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a affirmé ce mardi 6 mai 2025 que le dialogue reste bloqué, en tenant directement Alger pour responsable. Il a rappelé que l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, n’a toujours pas regagné son poste depuis son rappel à Paris en avril, en réponse à l’expulsion de 12 agents consulaires français décidée par les autorités algériennes. Ce geste faisait suite à l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien, dans le cadre d’une enquête liée à l’affaire du youtubeur Amir DZ.
L’Algérie a réagi en expulsant à son tour douze agents français, et désigné Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur, comme principal responsable de la montée des tensions. Ces échanges d’accusations et de mesures de représailles ont plongé les deux pays dans une impasse diplomatique, nourrie par des discours de plus en plus durs, notamment du côté français. Barrot a dénoncé cette situation comme étant « très violente », jugeant qu’elle rend difficile toute tentative de réengagement.

Le cas Boualem Sansal au cœur des crispations
Au-delà des considérations diplomatiques, Jean-Noël Barrot a mis en avant la situation préoccupante de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné fin mars à cinq ans de prison par la justice algérienne. Le ministre a exprimé son souhait de voir Alger faire preuve de clémence, surtout que l’auteur est actuellement hospitalisé. Il a qualifié sa situation de « très difficile » et souligné que Paris attend toujours un geste humanitaire des autorités algériennes.
Barrot a également mis en garde contre l’instrumentalisation politique des tensions avec Alger. Selon lui, faire de l’Algérie un thème de campagne intérieure est une erreur qui peut nuire à la communauté franco-algérienne et compromettre toute tentative d’équilibre diplomatique. Une allusion claire à Bruno Retailleau, accusé d’exploiter la relation franco-algérienne dans sa course à la présidence du parti Les Républicains en vue des élections de 2027. De son côté, Alger a dénoncé avec virulence l’attitude de Retailleau, évoquant des « barbouzeries » à visée strictement personnelle.