Raymond Depardon a exposé son travail sur l’Algérie au Pôle Pixel à Villeurbanne. Jamais publiées, ses photographies d’Alger ou d’Oran de 1961 sont mises en parallèle avec des photos plus récentes. Que rapporte cette exposition ? Lisez cette édition du mardi 15 novembre 2022 pour en savoir plus.
Algérie d’hier et d’aujourd’hui ! Que retenir ? En effet, l’exposition « Son œil dans ma main » apporte un regard nouveau sur l’Algérie de 1961 et de 2019 à travers l’œil du photographe Raymond Depardon et la main de l’écrivain Kamel Daoud. Cette exposition est née du livre d’art conçu par les éditions Barzakh à Alger.
Un pont entre deux époques algériennes
Au fil du parcours de l’exposition où les textes de Kamel Daoud et les images de Raymond Depardon se répondent, le public est invité à se glisser dans la vie des Algériens à deux époques différentes. Soient 1961 et 2019 pour vivre ou revivre l’indépendance de l’Algérie. Des photos anciennes côtoient celles d’aujourd’hui. Un projet mené avec le journaliste et écrivain Kamel Daoud, lauréat du prix Goncourt du premier roman en 2015 avec Meursault contre-enquête, une histoire dans la continuation de l’Etranger d’Albert Camus. Cette collaboration aura permis à Raymond Depardon de se sentir « un homme de l’universel », libéré de « l’histoire compliquée entre la France et l’Algérie ». En dialogue avec cette exposition consacrée à l’Algérie, le Pôle Pixel invite l’artiste Karim Kal à présenter « Environ Alger ». Ce projet présente six photographies grand format prises de nuit, à Alger entre 2014 et 2015, dont certaines inédites produites et dévoilées spécialement à cette occasion.
Il est à noter que cette exposition « Son œil dans ma main, Algérie 1961-2019 » est à découvrir jusqu’à fin mars 2023 au Pôle Pixel de Villeurbanne, capitale française de la culture jusqu’en novembre de cette année. Pour rappel,Raymond Depardon a pris ces photos en 1961. À l’époque, il avait 18 ans quand une agence de presse l’envoie en Algérie. Avant de rejoindre Evian pour suivre les négociations de paix avec la délégation algérienne, le photographe saisit des tranches de vie mais aussi et non sans difficulté des scènes de la guerre d’indépendance de l’Algérie qui avait débuté sept ans auparavant.