Algérie– Le procès de l’ancien directeur de la résidence d’État de Moretti s’est ouvert ce lundi au tribunal de Sidi M’hamed. Deux autres dignitaires sous le régime de Bouteflika était également présent. Il s’agit de Ahmed Ouyahia et de Abdelmalek Sellal.
L’heure était à la confrontation des accusés tantôt avec le juge tantôt avec le procureur de la république. Dans cette affaire, il est question de plusieurs grands projets ayant englouti des sommes folles sans qu’ils soient concrétisés en action. On reconnait en effet, la réalisation d’un important parc d’attraction aux normes internationales, d’un grand centre de données internet (data center) au niveau de Lakhdaria dans la wilaya de Bouira, l’aménagement de la résidence d’état « Djenane El Mithak » et un nouveau siège pour air Algérie. Ces projets se sont ensuite avérés que de purs mensonges.
Selon Abdelmalek Sellal, il est passé de témoin à accusé dans cette affaire. « Vous devez me remercier mais pas me poursuivre », a- t-il laissé entendre. Après avoir entendu les accusations portées contre sa personne, il déclare : » Je rejette toutes ces accusations. Je ne suis pas concerné par cette affaire ; le juge instructeur m’avait convoqué comme témoin pour que je me retrouve ensuite accusé ».
Concernant l’octroi du marché de réalisation des chalets à la résidence de l’État, le juge demande des explications au prévenu. En réponse, ce dernier affirme qu’en tant que haut responsable de l’État, « la justice n’a pas le droit de me juger. seuls le président de la république et le parlement le pouvaient ». Ajoutant : » Je n’avais jamais enfreint la loi, et n’avais jamais fait de tort à personne. Je n’avais fait emprisonner personne … »
A la question sur les biens dont il disposait, Sellal affirme que : « Je défie quiconque s’il trouve que je détiens des biens. Je n’ai qu’un appartement et mon fils a un travail en dehors du gouvernement. Ils sont arrivés jusqu’à évoquer les biens de mon défunt père ». « Mon épouse était directrice à Algérie poste et conférencier international, du coup, elle pouvait largement me prendre en charge. Elle avait une maison à son nom. Et je n’avais qu’une seule entreprise. », dit-il.
L’ancienne ministre de la communication accusée
Par ailleurs, l’autre accusé en l’occurrence Ahmed Ouyahia, a nié complètement les accusations portées contre lui. « Je rejette toutes les accusations. J’avais effectué mes tâches en tant que chef de gouvernement et je n’avais jamais octroyé d’indes avantages d’autant que je n’avais signé aucun accord ou marché », a- t-il fait savoir au juge.
Ouyahia de poursuivre : » Je n’avais pas dilapidé de deniers publics, au contraire j’ai préservé l’argent qui était en danger de dilapidation, que ça soit concernant le parc de Ben Aknoun ou le projet de nouveau siège d’air Algérie ». selon lui, le procès en question « contient 5 dossiers, dont trois qui ne me concernent pas ».
Par contre Ouyahia a trouvé un coupable en ce qui concerne le projet Data Center de Lakhdaria à Bouira. Il s’agit de l’ancienne ministre de la communication Houda-Imane Feraoune. « Nous avons été sur le point de réaliser une coopération avec une société chinoise dans le cadre du projet présenté par le ministre des TIC. Ensuite, elle n’a jamais reparlé de ça ».
D’après lui, c’est un projet du groupe économique public alliant Mobilis et Algérie Télécom. Enfin, pour le projet Ben Aknoun, il déclare que ce dernier était affilié au ministère de l’agriculture et était dans un état d' »abandon et de faillite ».