Le procès en appel de Boualem Sansal, prévu ce 20 mai à Alger, a été reporté au 24 juin. L’écrivain est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’État et avait été condamné à 5 ans de prison ferme en première instance.
Boualem Sansal devra attendre : la Cour d’Alger reporte son procès en appel
Le procès en appel de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien incarcéré depuis novembre dernier, n’a finalement pas eu lieu ce mardi 20 mai comme prévu. La Cour d’Alger a décidé de reporter l’audience au 24 juin prochain, selon des sources médiatiques relayant les déclarations de plusieurs avocats. Ce report vise à donner plus de temps à l’accusé pour préparer sa défense.
Sansal est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’État, à l’intégrité du territoire et à la stabilité des institutions. Le 27 mars, le tribunal de Dar El Beida l’avait condamné à 5 ans de prison ferme et 500.000 dinars d’amende, bien que le parquet ait requis une peine plus lourde de 10 ans. Les deux parties, l’accusé et le ministère public, ont interjeté appel. Contrairement à la première audience où il s’était défendu seul, l’écrivain était cette fois entouré de nombreux avocats.

Une affaire hautement politique sur fond de tensions diplomatiques
L’affaire Sansal a pris une tournure diplomatique. L’écrivain avait été arrêté le 16 novembre à son retour de France, après avoir tenu, dans une interview accordée au média Frontières (étiqueté extrême droite), des propos controversés affirmant que l’ouest de l’Algérie appartenait historiquement au Maroc. Ces déclarations ont été jugées attentatoires à l’intégrité territoriale par les autorités algériennes.
Ce dossier sensible ravive les tensions entre Alger et Paris. Alors que la diplomatie française appelle à un « geste humanitaire », des voix politiques s’affrontent : la droite et l’extrême-droite françaises s’en prennent à l’Algérie, tandis que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé sa préoccupation quant à l’état de santé de l’écrivain âgé. Le gouvernement français espère un jugement rapide et une éventuelle mesure de clémence des autorités algériennes.