Le marché pétrolier est en proie à une instabilité grandissante, avec des prix du pétrole connaissant des variations vertigineuses. Après une brève remontée le 6 novembre, les prix ont plongé de manière spectaculaire le jour suivant, atteignant leur plus bas niveau depuis plusieurs mois. Le baril de Brent, qui sert de référence pour le pétrole algérien, a enregistré une chute de plus de 3 dollars en seulement 24 heures, s’établissant à 83.57 USD. De son côté, le brut américain West Texas Intermediate a franchi la barre des 80 dollars pour la première fois en plusieurs mois, se fixant à 79.27 USD.
Ce retournement de situation a mis en lumière la fragilité du récent rebond des prix, qui a été largement influencé par une annonce majeure de l’Arabie saoudite et de la Russie, les deux géants producteurs de pétrole, décidant de prolonger leur réduction de production et d’exportation de brut jusqu’à la fin de 2023. Cependant, il est désormais clair que cette mesure n’a eu qu’un effet temporaire sur les marchés pétroliers.
La principale préoccupation des investisseurs réside dans la faiblesse de la demande en Chine, le deuxième plus grand consommateur de pétrole au monde. Les chiffres d’importation et d’exportation chinois pour le mois d’octobre sont attendus avec une grande attention, car ils donneront un aperçu de la demande de pétrole dans cette économie en rapide évolution. Parallèlement, les enjeux géostratégiques liés au conflit au Proche-Orient, avec Israël annonçant des « pauses tactiques » dans les combats à Gaza, ajoutent une dose d’incertitude aux marchés pétroliers.
Dans ce contexte, le pétrole est devenu un indicateur sensible des réalités économiques chinoises et du conflit israélo-palestinien. Les prix du pétrole devraient rester volatils pendant un certain temps avant de trouver une certaine stabilité. Cette situation a des répercussions significatives sur l’industrie pétrolière, comme en témoigne la baisse de 23% du bénéfice net d’Aramco au troisième trimestre, en raison de la chute des prix du brut et des volumes vendus. La descente aux enfers du baril de Brent est un phénomène à suivre de près dans les semaines à venir.