Les prix élevés des agneaux en Algérie suscitent des débats, reflétant les défis d’approvisionnement en viande rouge et les stratégies adoptées par les éleveurs face au manque de fourrage.
Des prix élevés et des réactions contrastées
En Algérie, le coût des moutons soulève des préoccupations, tant pour les consommateurs que pour les éleveurs. Un agneau de trois jours proposé à 35 000 DA par un éleveur de Bougtoub (El Bayadh) a récemment provoqué une vive réaction sur les réseaux sociaux. Les internautes dénoncent une flambée des prix, comparant ce coût à celui de la viande importée, jugée plus accessible.
Face à cette situation, les autorités ont renforcé les importations de viande rouge via l’Algérienne des viandes rouges (Alviar), avec des cargaisons en provenance d’Espagne, d’Italie et de Roumanie. Par ailleurs, le projet de loi de finances 2025 prévoit de maintenir un taux réduit de 5 % sur les droits de douane pour l’importation de cheptel et de viande, une mesure destinée à stabiliser les prix sur le marché local.
Des éleveurs en quête de solutions face à la pénurie de fourrage
Le manque de fourrage constitue un défi majeur pour les éleveurs algériens. Certains se spécialisent dans la vente de jeunes agneaux pour pallier ce problème, tandis que d’autres adoptent des stratégies de mobilité en quête de parcours plus verdoyants. Dans des régions comme Béchar, les récentes pluies ont attiré un afflux important d’éleveurs, suscitant des tensions avec les autorités locales qui privilégient les éleveurs résidents.
Malgré un cheptel de 18 millions de têtes, la production locale ne suffit pas à répondre à la demande. Les experts recommandent des approches innovantes, telles que la sélection génétique, l’amélioration des conditions d’élevage, et l’utilisation de sous-produits agro-industriels pour confectionner des aliments adaptés.