Sur le marché parallèle en Algérie, l’euro atteint actuellement des niveaux record, s’approchant de 290 dinars. Cette envolée spectaculaire, qualifiée de passagère par les spécialistes, est alimentée par une demande croissante et une offre limitée.
L’évolution du taux de change
Le lundi 8 décembre 2025, l’euro se négociait à 280 dinars à l’achat et 282 dinars à la vente sur le marché informel, marquant une baisse par rapport au récent sommet de près de 290 dinars. Parallèlement, le dollar était coté à 228 dinars en achat et 232 dinars en vente. L’écart entre le marché officiel et informel atteint presque 100%, souligne le Pr Brahim Guendouzi de l’Université de Tizi-Ouzou. Il a commenté ce record dans le journal El Moudjahid.
Pression sur le dinar : causes profondes
Les spécialistes identifient plusieurs raisons structurelles expliquant la pression constante sur le dinar. Sofiane Mazari, expert financier, évoque une perception d’un dinar fragile qui encourage la spéculation. L’accès limité aux devises par les circuits bancaires entretient cette situation, malgré les contrôles aux frontières et les plafonds d’exportation fixés par la Banque d’Algérie. La persistance de cette limitation est exacerbée par une forte demande pour l’importation et d’autres fins commerciales, notamment de la part de PME.
Implications économiques et réformes proposées
Brahim Guendouzi estime que cette tendance haussière est temporaire, soulignant que l’ajustement se fera par l’offre et la demande sur un marché libre. Cependant, la complexité du marché informel freine toute stabilisation rapide. Des experts, dont Ziad M’hamed, suggèrent d’introduire plus de flexibilité entre le dinar, l’euro et le dollar, et de réformer les politiques pour une meilleure stabilité financière. Ces propositions incluent une libéralisation progressive des capitaux et l’utilisation accrue de modèles économiques quantitatifs.
