AlgeriePartplus – Les images fuitées sur Internet et les réseaux sociaux de l’ex-secrétaire particulier du défunt Chef d’Etat-Major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah, l’adjudant-chef Guermit Bounouira, constituent une inédite et une très grave défaillance militaire et sécuritaire. Et pour cause, Guermit Bounouira est censé être en détention au sein de la prison militaire la mieux surveillée de toute l’Algérie. Une prison militaire qui relève du secteur de la 1ère région militaire de Blida, le secteur opérationnel le plus névralgique de l’Armée algérienne puisqu’il a la délicate mission de protéger la Capitale Alger et tous ses environs.
Il faut savoir aussi que Guermit Bounouira séjourne depuis début août 2020 dans une cellule relevant d’un pavillon classé « très sensible » et particulièrement surveillé au sein de la prison militaire de Blida. Il s’agit de ce qui est appelé communément « le Pavillon des Traitres », à savoir des personnalités militaires accusées des crimes apparentés à de la « Haute Trahison » envers la Patrie. Dans ce pavillon surnommé aussi le Pavillon numéro 5, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations, il y a aussi le général Wassini Bouazza, ancien patron de la sécurité intérieure (DGSI), qui avait été arrêté le 13 avril 2020 et placé en détention à la prison militaire de Blida.
Nous retrouvons aussi dans le même bloc, d’autres dignitaires déchus de l’Armée algérienne comme le général-major Mohamed Bouzit Alias Youcef, l’ex-patron du renseignement extérieur algérien, l’ancien secrétaire-général du ministère de la Défense Nationale, le général-major, Abdelhamid Ghriss, ou encore le général Belmiloud Othmane, alias Kamel Kanich, l’ex-patron de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA).
Selon nos investigations, dans le même pavillon qui héberge le prisonnier Guermit Bounouira, il y a aussi 6 chefs terroristes arrêtés en 1994 pour avoir planifié un attentat à la voiture piégée contre le siège de la Présidence de la République. C’est dire que le détenu Bounouira se trouvait bel et bien sur un site très sensible qui devait être surveillé très étroitement par les services de sécurité.
Justement, une unité spéciale est déployée au niveau de la prison militaire de Blida pour surveiller les détenus. Il s’agit du Groupe de Sécurité et de Protection (GSP). Cette unité travaille pour le compte de la direction de la prison militaire de Blida et elle est appelée à assurer la sécurité et la protection de cet établissement abritant des VIP de l’institution militaires et d’autres personnes très dangereuses pour la sécurité nationale. Le GSP relève de la Direction Régionale de la Sécurité de l’Armée (DRSA), l’une des branches régionales de la fameuse Direction Centrale de la Sécurité de l’Armée (DCSA). Celle-ci dispose directement d’une structure située au sein de la prison militaire de Blida. Il s’agit d’une structure appelée Bureau de Prévention et de la Sécurité dont la mission est de surveiller le personnel militaire ou personnel civil assimilé (PCA) qui est déployé au coeur de la prison militaire de Blida. Les rapports de ce personnel avec les divers détenus sont scrupuleusement scrutés et surveillés car il s’agit de détenus qui détiennent des informations pouvant porter atteinte à la sécurité nationale.
Selon nos sources, la fuite des images de Bounouira démontre qu’une défaillance majeure et inexpliquée est survenue au sein du Bureau de la Sécurité et de la Prévention de la DCSA. Cette défaillance demeure mystérieuse car il n’est pas possible d’introduire un smartphone ou un quelconque objet prohibé au sein de la prison militaire de Blida sans la complicité de l’un des agents de cette structure relevant de la DCSA. Les agents du Bureau de la Sécurité et de la Prévention circulent énormément au sein de la prison et inspectent régulièrement les cellules ou supervisent le travail du personnel pénitentiaire comme les infirmiers ou les médecins.
Autrement dit, la fuite des images de Bounouira ne peut s’expliquer que par « une trahison interne » au sein de cette structure sensible de la prison militaire de Blida. Et cette machination diabolique ne peut pas être orchestrée que par des officiers influents, disposant de plusieurs relais au sein de la DCSA, et maîtrisant parfaitement les rouages du fonctionnement secret de l’univers carcéral militaire.