Le 30 octobre 2025, un débat marquant se tiendra sur l’accord migratoire franco-algérien de 1968 lors de la niche parlementaire du Rassemblement National (RN). Cet accord, signé il y a plus de soixante ans et essentiel à la régulation de l’immigration algérienne en France, est contesté aujourd’hui par le groupe parlementaire dirigé par Marine Le Pen. Guillaume Bigot, député du RN, est à l’origine de la résolution dénonçant cet accord. L’objectif est de remettre en question les politiques migratoires en vigueur.
Les critiques et enjeux actuels
Initialement signé pour gérer les flux migratoires après la guerre d’Algérie (1954-1962), cet accord visait à répondre aux besoins économiques de la France grâce à une main-d’œuvre algérienne. Il a ainsi facilité l’obtention de titres de séjour de dix ans pour les Algériens et établi des relations bilatérales en matière de migration. Actuellement, la proposition du RN met en lumière des points critiques comme le faible taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) pour les Algériens, estimé à 4,4%, et souligne qu’ils sont majoritairement bénéficiaires des titres de séjour en France. Guillaume Bigot prône un retour à un régime migratoire standard pour équilibrer les relations avec l’Algérie.
Des réactions politiques fragmentées
La proposition de réévaluation de l’accord de 1968 par le RN a provoqué diverses réactions politiques. Certains membres de l’extrême-droite, tant au sein du Rassemblement National qu’ailleurs, militent pour sa révision ou son abolition afin de maîtriser les flux migratoires et réduire les coûts associés. Bruno Retailleau, dirigeant des Républicains au Sénat, a affirmé que son parti envisage de supprimer cet accord s’il parvient au pouvoir. Inversement, certains membres du gouvernement, comme le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez, défendent l’accord en place, le jugeant fonctionnel et n’ayant pas de plan de modification.