En Algérie, l’évolution inhabituelle du marché du poulet vire au cauchemar pour les éleveurs, traditionnellement préoccupés par les fluctuations à la hausse des prix. Actuellement, c’est la dégringolade des tarifs qui suscite leur mécontentement, menaçant la viabilité de leurs activités.
La chute des prix du poulet pénalise les producteurs
Bien que les coûts de production, principalement liés à l’alimentation animale qui constitue 70 % des dépenses, demeurent élevés, le prix de marché du poulet a plongé entre 210 et 230 DA par kilo depuis le début de 2025, en contraste avec les plus de 600 DA observés en septembre 2023.
Réactions et solutions envisagées
Face à ce scénario préoccupant, une rencontre s’est tenue récemment entre la Fédération nationale des producteurs de volailles, les représentants du ministère de l’Agriculture et des acteurs du secteur. Les discussions ont porté notamment sur l’impact des importations excessives de poules pondeuses, ce qui a perturbé la stabilité du marché. Une attention particulière a été accordée au rôle de la commission de contrôle des intrants pour maintenir l’équilibre du secteur.
Des initiatives ont été prises pour améliorer la situation, telles que la mise en œuvre d’un programme de stockage de la viande blanche pour gérer les surplus et maintenir une stabilité relative des prix. Le dialogue actif avec les autorités a permis d’approuver plusieurs programmes d’importation, une démarche appréciée par les professionnels.
Facteurs contribuant à la baisse des prix du poulet
Plusieurs éléments expliquent la situation actuelle, y compris la diminution de la demande post-Aïd, la fermeture des cantines scolaires, et une mise excessive de poussins sur le marché. Certains éleveurs tentent de réduire leurs coûts à travers un soutien des fabricants d’aliments. Des ajustements, comme l’autorisation de réduire le cycle d’élevage à 35 jours, ont aussi été adoptés. Bien que cela puisse permettre une augmentation du nombre de cycles annuels à 6 ou 7, des conditions climatiques comme la chaleur intense compliquent cette démarche pour certains.
Avec ces mesures, l’administration aspire à formaliser les éleveurs informels en leur accordant des cartes de Fellah, ouvrant l’accès à des prêts et à des prix d’aliments subventionnés. Cette dynamique démontre une concertation renforcée entre les différents acteurs du secteur avicole.