Les relations tendues entre la France et l’Algérie mettent en lumière le recul de la langue française en Algérie, une tendance amorcée bien avant le climat diplomatique actuel. L’Algérie a progressivement augmenté l’usage de l’anglais, renforçant ainsi une orientation déjà en place. Depuis Paris, il est tentant de voir cette dynamique comme une conséquence directe de la dernière crise diplomatique, bien qu’elle soit antérieure et non exclusive à l’Algérie.
Enjeux Éducatifs et Conséquences de la Tension Diplomatique
Au sommet de la crise en juillet dernier, Hélène Conway-Mouret, sénatrice, a interpellé le gouvernement français concernant le gel des nouvelles inscriptions au CNED, une alternative nécessaire face au manque de places au lycée français d’Algérie Alexandre Dumas. Cette situation découle d’une décision française, mais la sénatrice a pointé du doigt la dégradation des relations diplomatiques, entravant selon elle l’expansion du réseau éducatif français en Algérie. Jean-Noël Barrot, représentatif d’un discours apaisé du gouvernement français, a répondu que les restrictions étaient une initiative intérieure et non motivée par les tensions avec Alger.
Faits Historiques et Remises en Question
La diminution de l’influence de la France en Afrique du Nord et au Maghreb est un phénomène multiforme, non limité à la langue, mais s’étendant également au domaine économique et politique. Dès 2013, la France a perdu sa place de principal fournisseur de l’Algérie au profit de la Chine. En matière d’éducation, l’adoption croissante de l’anglais, marquée par son introduction au primaire et son rôle dans l’enseignement des sciences médicales, reflète un changement similaire observé dans d’autres anciens territoires colonisés par la France.